Maroc: Le préscolaire, un enjeu majeur pour poser les bases de l'éducation de l'enfant

13 Décembre 2022

Le préscolaire constitue un enjeu majeur pour poser les bases de l'éducation de l'enfant, lutter contre le décrochage scolaire et favoriser l'acquisition des prérequis nécessaires dès la petite enfance.

Le manque d'intérêt porté, à travers le monde, à cette formation apportée aux enfants avant l'âge de la scolarité obligatoire, a amené l'UNICIF à attirer l'attention lors de son rapport 2019 sur la prééminence de l'éducation préscolaire dans le développement des facultés cognitives, linguistiques, arithmétiques et motrices et ce, quel que soit le milieu de vie de l'enfant.

Au Maroc, SM le Roi Mohammed VI a érigé, en 2018, le préscolaire en priorité nationale visant à terme sa généralisation totale entre 2027/2028.

Cet objectif est en droite ligne avec la vision stratégique 2015-2030 se rapportant à la réforme éducative pour une école nouvelle, fondée sur la qualité et l'équité, l'égalité des chances, la promotion de l'individu et le progrès de la société.

Porté par cette volonté de généraliser le préscolaire au Maroc, le tissu associatif marocain ne cesse de déployer des efforts pour promouvoir la scolarité dans le pays, notamment dans le milieu rural.

A cet égard, la Fondation Zakoura pour l'éducation (FZE) a lancé en 2015 l'Action nationale pour l'éducation de la petite enfance en zone rurale (ANEER).

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Source de lumière en langue amazighe, l'ANEER comprend un dispositif innovant et précurseur s'articulant autour d'un ensemble de leviers permettant la contribution à l'équipe éducative.

Les résultats de l'étude d'impact du modèle ANEER (2016-2021), présentés récemment à Casablanca, font état de réalisations importantes avec à la clé 65 unités implémentées, 20 millions de dirhams de fonds levés pour l'équipe éducative, 163 éducatrices formées recrutées, 10 régions couvertes, 23 communes rurales couvertes, 11 unités implémentées par année et deux éducatrices par unité.

Durant cette même période, l'ANEER a permis la formation et l'encadrement de 16.000 enfants dont 8.014 filles (50 % des bénéficiaires), soit en moyenne 2600 enfants intégrés par an.

De même, l'étude fait ressortir que le niveau d'appropriation des acquis d'apprentissage a atteint 70 %. Ce niveau s'élève à 74 % en termes d'appropriation des acquis comportementaux avec une moyenne d'absence des enfants ne dépassant pas 0,6 %.

En ce qui concerne le taux des parents convaincus par la plus-value du préscolaire communautaire, il est de l'ordre de 95%, tandis que le taux d'appropriation des parents des bonnes pratiques éducatives s'estime à 93 %.

A cet égard, le directeur de la fondation Zakoura, Jamal Belahrach, a souligné, dans une déclaration à la MAP, que le tissu associatif est appelé à jouer un rôle important pour accompagner la politique du gouvernement dans la mesure où "l'Etat seul ne peut, selon lui, tout faire", relevant que son ONG "est passée d'une cinquantaine d'écoles à 2000 écoles aujourd'hui, avec l'objectif d'atteindre en 2028 plus de 10 mille écoles et 200 mille enfants bénéficiaires".

Et de poursuivre que son ONG professionnalisée et professionnalisante a la vocation d'accompagner d'autres associations "pour qu'on puisse avoir dans les années à venir 100 % d'enfants à l'école dès leur jeune âge".

S'agissant de l'ANEER, M. Belahrach a expliqué que le programme est structuré à travers quatre principaux leviers de mise en œuvre, à savoir l'épanouissement des enfants, l'appui à la parentalité positive, la cohésion communautaire et le pilotage des unités.

Posant les bases de l'instruction des enfants, selon l'UNICEF, la généralisation du préscolaire au Maroc est un enjeu majeur nécessitant la mobilisation de l'ensemble des acteurs gouvernement aux secteur privé, tissu associatif et population.

Permettant à l'enfant dès son jeune âge de développer plusieurs facultés, le préscolaire est, selon plusieurs spécialistes, un rempart contre le décrochage scolaire qui prive nombre d'enfants d'aspirer à un avenir meilleur.

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