Afrique du Sud: Pas de procédure de destitution contre Cyril Ramaphosa

DO NOT CROP OR ADD TO COLLAGE President Cyril Ramaphosa delivers a keynote address during the opening ceremony of the World Science Forum in Cape Town, December 6, 2022.
13 Décembre 2022

Les parlementaires ont décidé de ne pas lancer une procédure de destitution contre le président Cyril Ramaphosa embourbé dans un scandale depuis des mois.

C'est sur la base d'un rapport parlementaire rédigé par trois juristes que les députés devaient se prononcer. Le rapport avait conclu fin novembre que Cyril Ramaphosa "a pu commettre" des actes contraires à la loi.

A l'ouverture de la session, le chef du principal du parti d'opposition (DA), John Steenhuisen, a insisté sur un point important : "Il ne s'agit pas de déterminer aujourd'hui de la culpabilité ou non du président (... ) mais d'ouvrir le champ, d'appeler des témoins, c'est important que le Parlement puisse examiner cette affaire".

Du côté de l'ANC, le ton a été très vite donné par la ministre de la Communication, Khumbudzo Ntshavheni, en arrivant au Parlement. "L'ANC va voter en nombre" contre l'ouverture d'une procédure de destitution" a-t-elle martelé en précisant que le parti ne comptait pas se laisser dicter sa conduite "par un rapport qui n'a pas été objectif".

Avec 230 députés sur 400, l'ANC est largement majoritaire à l'Assemblée, la possibilité d'un départ forcé du président était donc dès le départ peu probable. En tout, 214 députés ont voté contre, et 148 pour.

Des accusations dans un contexte particulier

En dépit de soupçons d'évasion fiscale ou de blanchiment, à 70 ans Cyril Ramaphosa reste très populaire. Il a fait fortune dans les affaires avant d'accéder à la fonction suprême. Dans le dossier qui fait scandale actuellement, il est accusé d'avoir caché à la police et au fisc un cambriolage dans sa propriété de Phala Phala située à deux heures de Pretoria, où il élève des bovins rares.

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En février 2020, des intrus sont repartis de la propriété avec 580.000 dollars. Le fruit de la vente de vingt buffles, selon le président. De l'argent sale, selon la plainte déposée en juin par un opposant politique. Cyril Ramaphosa n'est pour l'heure pas inculpé, l'enquête de police se poursuit.

Quoiqu'il en soit, le débat parlementaire qui a eu lieu ce mardi, même s'il n'a pas abouti sur une procédure de destitution, reste déterminant pour l'avenir du président. Il intervient trois jours avant une réunion cruciale du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l'apartheid.

Le parti en proie à de profondes divisions et entaché par des affaires de corruption à répétition, faiblit dans les urnes depuis dix ans. Pour la première fois de son histoire, il a réuni moins de 50% des suffrages lors d'élections locales l'année dernière. En proie à de profondes divisions et entaché par des affaires de corruption à répétition, l'ANC faiblit dans les urnes depuis dix ans.

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