Peu visible dans les médias depuis plus d'une année, Pascal Tsaty Mabiala, chef de file de l'opposition congolaise, a réuni la presse mardi 13 décembre pour dénoncer le niveau très élevé de la corruption dans le pays. Il propose des pistes de solution pour endiguer le fléau.
Pascal Tsaty Mabiala a d'abord relevé un affaiblissement de l'État au plus haut niveau dans la lutte contre la corruption. Il s'est demandé si les affinités politiques et ethniques n'avaient pas pris le dessus sur la gestion orthodoxe et impartiale de l'État. Selon le chef de file de l'opposition congolaise, la corruption a atteint un niveau " honteux " qui gêne et nuit au développement économique du pays.
" Nous sommes au sommet de la corruption. Plus rien ne s'obtient dans ce pays sans un passe-droit, même les petits actes administratifs, affirme Pascal Tsaty Mabiala. Un mandat pour le toucher au Trésor public, il faut laisser un pourcentage connu officiellement. Mais, ce pays a vécu sans corruption à un tel niveau. Il y avait certes de petits actes de corruption, mais pas de façon scandaleuse qu'aujourd'hui. Et, ça ne dérange plus personne : et les corrupteurs et les corrompus ".
Créer " un pôle financier indépendant "
Pour Pascal Tsaty Mabiala, éradiquer la corruption est avant tout une question de volonté politique et de liberté d'exercice du pouvoir judiciaire.
Il suggère " la création d'un pôle financier indépendant auprès de la direction de la police judiciaire ". Ce pôle bénéficierait du pouvoir de s'autosaisir et de déférer au parquet tout contrevenant à la loi sur la corruption.