Tunisie: Développement - Lancement, mercredi, d'une cartographie des investissements en faveur des ODD et d'une étude de l'écosystème de l'investissement d'impact

Tunis — Le ministère de l'Economie et de la Planification a lancé mercredi, à Tunis, en partenariat avec le PNUD, une cartographie des investissements en faveur des objectifs de développement durable-ODD et une étude de l'écosystème de l'investissement, et ce dans le cadre du programme conjoint PNUD-UNICEF ,"Financer les ODD", dont le ministère de l'Economie et de la Planification est le chef de file national.

L'objectif étant de renforcer le financement des ODD en Tunisie, notamment en soutenant les investissements ainsi que l'écosystème de l'investissement à impact (ayant un impact social et environnemental mesurable, tout en assurant un rendement financier), dans le pays.

Ces deux référentiels destinés aux investisseurs, décideurs et bailleurs de fonds, visent à sensibiliser à la nécessité d'améliorer la mobilisation et l'allocation de ressources financières alternatives et diversifiées en faveur des ODD en Tunisie, soutenir le développement de solutions alignées sur les ODD, telles que les investissements en faveur des ODD et les investissements à impact, fournir une plateforme pour mettre en relation les investisseurs potentiels locaux et internationaux avec les entreprises tunisiennes qui génèrent un impact substantiel en faveur des ODD, réfléchir dans le contexte du prochain plan national de développement 2023-2025 de la Tunisie à la manière de canaliser les capitaux privés alignés sur les ODD en tenant compte des objectifs du Plan.

La cartographie en question, un outil de connaissance du marché national et un guide de l'investisseur pour les investissements en faveur des ODD dans le pays, a identifié 18 domaines d'opportunité d'investissement (DOI) dans 8 secteurs prioritaires. Ces DOI, conformes aux priorités politiques nationales et aux besoins de développement du pays, couvrent les secteurs de l'infrastructure, de l'agro-alimentaire, des services financiers, des transports, de l'éducation, des soins de santé, des énergies renouvelables et alternatives et des technologies et communication.

L'étude sur l'écosystème de l'investissement d'impact en Tunisie, elle, a identifié les 9 domaines clés à fort potentiel d'investissement d'impact. Il s'agit de renforcer l'indépendance énergétique grâce aux ressources renouvelables, d'améliorer l'efficacité énergétique et la gestion des ressources pour lutter contre le changement climatique, de promouvoir la production de textiles à valeur ajoutée pour stimuler la croissance économique, de tirer partie des solutions de l'économie numérique pour combler le fossé régional. Il s'agit aussi, de moderniser l'industrie agro-alimentaire pour promouvoir les chaînes d'approvisionnement intégrées, de développer des infrastructures respectueuses du climat pour accroître l'accès aux services, de lutter contre les inégalités régionales en matière d'éducation, de développer le tourisme durable pour diversifier la croissance économique et de promouvoir la croissance des PME grâce à l'accès aux services financiers.

L'étude a, en outre, mis en évidence les défis que rencontre l'investissement d'impact en Tunisie. ces défis concernent essentiellement, l'engagement élevé du secteur public dans les secteurs économiques clés, l'existence de procédures dissuasives telles que l'octroi de licences et d'autorisations pour les investisseurs étrangers, la possibilité limitée d'accroître la compétitivité sur les marchés nationaux et internationaux, le développement limité des infrastructures et les coûts opérationnels élevés, la nécessité d'améliorer l'accès des acteurs nationaux aux mécanismes de financement, les connaissances financières limitées des propriétaires d'entreprises, le manque de sensibilisation à la gestion de l'impact et à l'établissement de rapports et l'inefficacité due à l'inadéquation des compétences sur le marché du travail.

Assistant à la conférence de lancement de cette cartographie des investissements, le ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Saïed a rappelé que la Tunisie s'est engagée sur la voie de mise en œuvre des objectifs de développement durable et a œuvré pour la concrétisation du principe planétaire " no one left behind ", (personne ne sera pas laissé pour compte), c'est ainsi que 80% des cibles ODD sont alignées avec le Plan de développement 2016-2020.

Et d'ajouter "les rapports des nations unies " SDG Index and Dashboards Report " relatifs aux progrès enregistrés pour l'atteinte des objectifs de développement durable, qui dressent des profils précis sur l'évolution des différents indicateurs de l'agenda 2030 par pays, attribuent à la Tunisie des scores respectables et la classent première en Afrique en 2021".

Le ministre a aussi, soulevé la nécessité, face aux menaces pesant sur les acquis économiques et sociaux, en raison des différentes crises secouant le monde, "de repenser notre modèle de développement et de rechercher des niches de croissance durable et d'innover en matière de financement du développement. C'est dans cet objectif que le plan de développement 2023-2025, projette d'instaurer un développement durable et inclusif et accorde une importance particulière au secteur privé et à l'initiative privée pour épauler les efforts de l'Etat, afin de consolider les acquis, promouvoir la création de l'emploi et développer l'infrastructure".

"Les résultats de l'étude "Ecosystème de l'investissement d'impact en Tunisie" ont été prises en compte lors de la préparation du plan de développement 2023-2025 et les 9 domaines identifiés par cette étude figurent parmi les priorités du pays. Aussi , les 18 domaines d'investissements prioritaires identifiés par la seconde étude sur la Cartographie des investissements en faveur des ODD, sont conformes aux priorités nationales et aux besoins de développement, tout en offrant un potentiel d'investissement considérable".

" Le réchauffement de la planète à atteint un niveau qu'on ne peut plus ignorer. La composante environnementale devrait être intégrée comme une priorité absolue. Les dernières crises qui ont secoué le monde ont également, montré les limites de l'ultralibéralisme ayant creusé des inégalités partout. Il y a aujourd'hui, nécessité de prendre en considération la composante sociale dans tout travail de développement. Le secteur bancaire et financier doit également, s'adapter à cette exigence" a-t-il conclu.

Pour sa part, la directrice générale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Nejia gharbi a affirmé que "la Caisse qui se positionne comme étant un investisseur responsable, cible déjà les projets à fort impact, et a, à cet effet, développé une batterie d'indicateurs pour pouvoir mesurer l'impact des projets financés ".

La CDC prépare aussi, toujours selon sa responsable, les premières sorties de ses "Green Bonds" (obligations vertes). Pour ce faire, un pipeline de projets devrait être constitué. Nous avons déjà identifié une série de projets publics et nous œuvrons à intégrer aussi, une série de projets privés".

Intervenant, la représentante résidente du PNUD en Tunisie, Céline Moyroud a souligné que l'ambition de réaliser les objectifs de croissance doit être en phase avec l'ambition d'atteindre les ODD. "Cela nécessite de repenser le financement du développement et de nouveaux partenariats notamment avec le secteur privé et la société civile".

De son côté, le coordinateur résident des Nations Unies en Tunisie, Arnaud Peral a indiqué que face à des ressources limitées, le secteur privé doit être fortement impliqué dans la réalisation des ODD.

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