A 10 jours du début de l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs, soit le 24 décembre 2022, dans 9 provinces (bloc ouest), l'InterNews a organisé hier mercredi 14 décembre 2022, une table ronde sous le thème: "Inscription des électeurs et Insécurité: Implications pour le processus électoral". C'était à Rotana, salle Capitole dans la commune de la Gombe.
Au finish, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) attend recevoir dans les 22.271 Centres d'inscription retenus 49.382.552 à enrôler dans ce 4ème cycle électoral sur l'ensemble du territoire national pour les élections prévues en 2023.
Dans la foulée, le problème des déplacés internes liés aux conflits armés intercommunautaires à l'Est du pays tout comme dans le Mai-Ndombe, précisément à Kwamouth et dans la commune de Maluku, à travers un reportage projeté de plus ou moins 6 minutes, était commenté par 4 panélistes. En un mot, la réflexion a tourné spécialement autour de la question sécuritaire.
Pour la Centrale électorale, les matériels électoraux commandés pour le début de l'opération du samedi 24 décembre 2022 dans les 9 provinces sont en cours d'acheminement vers les Centres d'inscriptions pour son installation.
En effet, quatre panélistes étaient devant une centaine de participants, à savoir le professeur Germain Kuna Maba, expert électoral, Dave Banza, Directeur adjoint de cabinet de la Ceni, Pélagie Makiedika, experte électorale et Président de l'Ong "Cause Rurale" et l'honorable Guy Mosomo, élu de Kwamouth.
Il y avait également, Joseph Senda, Directeur des opérations à la Centrale électorale, qui a éclairé les participants sur le processus électoral en cours par rapport à la sécurisation des matériels, du personnel de la Ceni et des électeurs.
Dans cette interaction, Dave Banza a planché sur: "Comment la Ceni applique les leçons tirées des élections de 2018 au processus d'enregistrement actuel?". Il a rappelé brièvement les quelques étapes déjà franchies dans ce processus électoral par la Centrale électorale jusqu'à ces jours, tout en rassurant que la Ceni a mis en place un mécanisme de prise en charge des déplacés internes.
Intervenant sur " l'impact de l'insécurité sur l'identification et l'enrôlement des électeurs", le professeur Germain Kuna a rappelé le contexte d'insécurité dans lequel s'étaient déroulés les 3 cycles électoraux passés, à savoir 2006, 2011 et 2018. Ce, avant de souligner que ces différents foyers de tension n'avaient aucunement empêché la tenue des élections en RDC, et il en sera de même pour les élections prévues en 2023.
Il a conseillé aux animateurs de la Ceni de procédé à une bonne communication, et surtout de faire usage d'une intelligence stratégique pour contourner tous les obstacles. Cet expert électoral a demandé à la Ceni de faire bien fonctionner le cadre de concertation entre différents acteurs impliqués dans ledit processus, notamment la société civile et les acteurs politiques, ...
Pour lui, la mauvaise gestion des files des électeurs le jour de l'opération, l'incompréhension avec les agents, des "kuluna", ... pourraient aussi créer des tensions dont la Ceni devrait tenir compte.
Pélagie Makiedika est intervenue sur le sous-thème: "quel est le rôle de la société civile pour un enrôlement des électeurs sécurisé?". D'entrée de jeu, elle a fait savoir que l'enrôlement est une étape très importante dans le processus qui sert d'opportunité, de délivrance des cartes d'identité des Congolais au même moment. Elle a estimé que la Centrale électorale devrait à tout prix améliorer le cadre de concertation avec les différents acteurs.
L'élu du territoire de Kwamouth, Guy Mosomo a parlé sur le rôle des députés dans l'inscription pacifique et sécurisée des électeurs. Il a rappelé la situation qui prévaut dans ce territoire où la population se vide par peur des représailles et craint qu'il ait moins d'enrôlés dans sa circonscription électorale pendant l'opération d'enrôlement et d'identification. C'est dans ce contexte qu'il invite la Ceni en tenant compte des textes légaux mais également à être pragmatique sur terrain lors de ses opérations pour éviter des frustrations de tout genre.
Joseph Senda a rassuré que la question de sécurisation relève de la compétence du gouvernement central, à travers le Ministère de l'Intérieur qui est chargé de sécuriser le processus électoral en cours. "Nous sommes convaincus que le gouvernement a déjà mobilisé tous les moyens nécessaires pour que le processus soit suffisamment sécurisé, les unités de la police sont disponibles, et nous avons toujours travaillé avec la police", a-t-il déclaré en substance.