Les prévisions météorologiques annoncent de nouvelles averses après celles de mardi 13 décembre. Un deuil de trois jours qui s'achève demain jeudi a été décrété à la suite du bilan revu à la hausse de 141 morts. Gouverner, c'est prévoir, dit-on. Cette catastrophe, quoique naturelle, pouvait bien être évitée.
Les autorités de la ville de Kinshasa ne se montrent pas à la hauteur de leurs responsabilités. L'assemblée provinciale qui accompagne la ville dans cette nonchalance, est entièrement responsable. Il a fallu 141 morts pour interpeller le gouverneur Gentiny Ngobila. Il sied de reconnaitre que depuis l'avènement de Ngobila à la tête de la ville, cette assemblée nationale n'a jamais mené une action d'éclat contre le gouverneur pour l'intérêt des Kinois.
Pour résoudre ce problème lié à l'insalubrité de Kinshasa, il faut une autorité forte capable de rétablir le plan cadastral de la ville tel que légué à la RDC par les Belges. Les gens vont en souffrir mais c'est le passage obligé pour éviter d'autres morts gratuits. Sinon, on risque de s'habituer aux deuils sans que rien ne change. On a cru que les véhicules de nettoyage de la ville largement couverts par les médias, pouvaient rendre Kinshasa propre, c'était de la poudre de perlimpinpin. Quelques-uns de ces véhicules ont été aperçus sur l'avenue des ambassadeurs à la Gombe et puis, plus rien.
L'opération Kin-Bopeto lancée avec pompe en présence du chef de l'Etat en octobre 2019, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Comment faire confiance aux opérations du Métrokin ? Dans tout cela, les honorables députés de Kinshasa se complaisent à ovationner plutôt que de lui poser des questions d'intérêt public.
Curer les rivières de Kinshasa, est un problème. Les tracteurs peinent à se frayer un passage pour accéder à la rivière. Sur les berges de rivières se trouvent installées des familles entières qui ont construit soit en semi-durables, soit en précaire. Les propriétaires de ces sites, disposent des autorisations leur établies par les bourgmestres voire l'autorité de la ville, elle-même.
Le long de la rivière Kalamu à Limete, c'est des habitations de fortune qui ont été érigées. Chaque fois qu'il pleut, ils sont les premières victimes. En temps de saison sèche, c'est des incendies dus au raccordement pirate d'électricité. L'autorité les laisse faire parce que c'est là qu'il y a l'essentiel des membres de son parti. Ce site s'est transformé en véritable sanctuaire de Kuluna ou de prostituées. Les mesures d'alcool de fabrication indo-pakistanaise coulent à flot avant de parler d'alcool de fabrication locale. Kinshasa a besoin des personnalités fortes qui puissent le sortir des sentiers battus.