Le président du tribunal de commerce de Lubumbashi, Laurent Batubenga Ilunga a démissionné de ses fonctions. Il évoque " les pressions qu'il subit de la part de Peter Kazadi ", un avocat et proche de la Présidence de la République.
Ces pressions concernent l'affaire qui oppose Pascal Beveraggi, responsable des entreprises NB Mining Africa et Octavia Limited à Moïse Katumbi.
Dans une lettre adressée au Président de la République avec copie aux hautes autorités de l'appareil judicaire du pays, le président du tribunal de commerce indique que depuis la signature des dernières ordonnances dans la magistrature au mois de juillet dernier, il subit " des pressions par des personnes interposées de la part de maître Peter Kazadi pour qu'il puisse valider des saisies attributions pratiquées par les sociétés Octavia Limited et NB Mining Africa SA qui appartiendraient à monsieur Pascal Beveraggi dirigées soit contre la société Astalia investment Limited qui appartiendraient à Moïse Katumbi, soit contre les tiers qui auraient payé cette dernière, des sommes qu'ils détenaient dans ces deux sociétés précitées ".
D'après le juge démissionnaire, maître Peter Kazadi qui dit " ne pas agir pour son propre compte, mais dans l'intérêt du pouvoir " voudrait que le juge président s'implique en tant que chef de juridiction " pour aider à priver, un adversaire politique des ressources financières qui lui donneraient les moyens de combattre le régime lors des prochaines élections. Faute de s'exécuter, il risque de perdre son poste ".
Laurent Batubenga Ilunga affirme " qu'au regard de l'ampleur des menaces et considérant que désormais lui et sa famille sont en danger ", il a jugé utile de rendre le tablier.
Il indique qu'il n'était pas possible pour lui d'accéder aux sollicitations de Peter Kazadi car elles obéissent à une motivation politique et non légale.
Contacté par Radio Okapi, Me Peter kazadi a rejeté toutes ces accusations argumentant " qu'il n'est impliqué ni de près ni de loin dans cette affaire qui ne le concerne d'ailleurs pas, surtout qu'il n'est même pas l'avocat conseil de Pascal Beveraggi ".
En outre, il se demande " pourquoi ce magistrat n'a-t-il pas saisi son bâtonnier pour dénoncer ces faits ? Et pourquoi n'a-t-il pas donné pas les noms de personnes par lesquelles, il agirait ".