L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao) intensifie ses actions dans les îles du Saloum. Pour permettre aux femmes d'avoir plus de revenus et par la même occasion préserver la mangrove, le projet Fish 4 Acp financé par l'Union européenne va injecter 2 milliards de FCfa pour faciliter la migration vers l'ostréiculture dans les zones d'intervention.
FOUDIOUGNE - Les femmes des îles du Saloum s'activent pour la plupart dans la cueillette et la transformation des produits halieutiques. Une activité très menacée à cause de la rareté des ressources et le manque d'équipements adéquats. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao) à travers le projet Fish 4 Acp intervient dans le secteur l'exploitation des huitres pour l'amélioration des revenus des acteurs.
C'est dans ce sens qu'une visite d'échange a été organisée, hier mercredi, pour permettre aux femmes de Niodior de venir voir ce que font leurs collègues de Nemah Bah dans le cadre du programme Fish 4 Acp qui est une initiative de l'organisation des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Ce projet financé par l'Union européenne et le Ministère fédéral allemand de la Coopération et du Développement est mis en œuvre par la Fao en étroite collaboration avec le Gouvernement du Sénégal avec le Ministère de la Pêche et de l'Economie maritime et aussi avec d'autres partenaires qui interviennent dans la filière au niveau du Sénégal.
Selon la coordonnatrice Amy Collé Gaye Sène, c'est un projet qui vise globalement le développement durable des chaînes de valeur qui sont choisies et mises en œuvre dans 12 pays dont le Sénégal. "Ici, c'est la chaîne de valeur de l'huître qui a été choisie compte tenu de son importance et surtout du rôle primordial que cette filière joue dans le développement économique des femmes au niveau des zones concernées.
C'est dans ce sens que nous avons eu à élaborer une stratégie décennale de développement de la filière huîtres au Sénégal", a expliqué Mme Sène Amy Collé Gaye. Selon elle, il y a différents niveaux de développement, d'où la nécessité de rassembler toutes les femmes et les permettre d'échanger leurs d'expériences et surtout de recueillir les bonnes pratiques et d'essayer au retour que chaque femme puisse être en mesure d'appliquer les connaissances acquises et surtout d'être l'ambassadrice de sa zone.
Ce projet financé à hauteur de 2 milliards de FCfa pour le Sénégal va durer 5ans et permettra à terme d'augmenter le nombre d'emplois et tout en réduisant la pression sur la ressource par de nouvelles méthodes. "Dans le cadre du projet, nous allons démarrer par des activités d'encadrement et d'initiation. L'analyse approfondie a montré qu'actuellement, au Sénégal, nous avons en moyenne entre 12 000 et 13 000 acteurs qui sont dans la filière huîtres. Tous les maillons sont intéressés, de la production à la transformation en passant par la commercialisation.
Notre objectif, c'est d'augmenter le nombre d'emplois dans la filière en allant de 13 000 à 16 000 acteurs, tout en évitant de monter la pression sur la ressource", a-t-elle informé. Elle explique que c'est dans ce sens-là que l'Axe 3 de la stratégie vise la migration progressive vers l'ostréiculture. Le projet a mis en place un fonds de contrepartie qui est un fonds d'investissement et d'accompagnement qui va leur permettre de financer des centres itinéraires structurants. Pour, Ibrahima Lô, Chef du service régional de la Pêche, les femmes exploitent en moyenne deux tonnes d'huîtres séchés par an malgré l'état des sites qui sont pour la plupart dans un état rudimentaire.