Sénégal: Motion de censure contre le gouvernement - Amadou Ba relève des incohérences dans le texte de Yewwi Askan Wi

Le Premier ministre qui a échappé à la chute de son gouvernement soutient que le texte de la motion de censure présente des distorsions des incohérences.

"Les honorables auteurs de cette " motion de défiance " (comme ils l'appellent eux-mêmes) auraient pu se passer d'établir un lien inexistant entre ces deux dispositions et se satisfaire de celles de l'article 86 qui leur confère un fondement autonome et suffisant. La lecture de l'exposé des motifs traduit une rédaction hâtive, au contenu déconnecté de la déclaration de politique générale.

Cette motion paraît avoir été rédigée avant ladite déclaration et rattachée artificiellement non à son contenu, mais à leur attente déçue ", a écrit Amadou Ba face aux députés. Selon lui, l'analyse de ce que ses auteurs qualifient de " motion de défiance " révèle en effet des distorsions et des projections fondées sur des biais cognitifs. Il affirme que les rédacteurs pratiquent, dans un style trop direct, la pensée sélective en filtrant les informations qui sont en contradiction avec leurs croyances et en ne gardant que les informations qui vont dans le même sens.

Mieux, ajoute le chef du gouvernement par l'autocomplaisance, ils s'attribuent la capacité de restaurer, par leur motion de défiance, " l'intégrité de la fonction parlementaire " en attribuant leurs insuffisances à des facteurs extérieurs. "Il n'est inconnu d'aucun de nos concitoyens que vous, rédacteurs de cette motion, et vos partisans, avez pris l'engagement de rendre le pays ingouvernable. Vous projetez sur le Premier Ministre les intentions qui sont les vôtres, vous cherchez (comme vous dites vous-mêmes) à bloquer la démocratie par une attitude de défiance à la légitimité du suffrage universel ".

Ce suffrage universel par lequel le Président de la République Macky Sall a été élu et qui lui confère le droit constitutionnel de nommer un Premier ministre pour mettre en œuvre la politique qu'il a définie ", a martelé Amadou Ba. Il a indiqué que l'exercice du pouvoir est très sérieux pour être traité avec autant de légèreté et une quête permanente de coup d'éclat. Lorsque les critiques cessent d'être positives et constructives pour devenir systématiques et automatiques, elles perdent de leur crédibilité et de leur légitimité.

"Votre auguste assemblée, à travers une forte majorité a adopté le budget que notre Gouvernement lui avait soumis, il y a moins d'une semaine. Cette adoption du budget, à une majorité aussi confortable, constitue en soi, une marque de confiance à l'égard de notre Gouvernement. Aussi est-il curieux qu'une motion de censure soit déposée, avant même que ce même budget ne connaisse un début d'exécution, à moins qu'il ne s'agisse d'une volonté de vouloir jeter le discrédit sur nos institutions. Notre pays ne mérite vraiment pas cela ", a confié le Premier ministre.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.