Des palliatifs pour les hommes âgés en manque de vigueur, les drogues du sexe " Boma mama ", " Ankoro ", " Tramadol ", " Mata kita ", " Kifaru ", " Django "... sont aujourd'hui très prisées par des jeunes congolais. Leur consommation se vulgarise et les jeunes en vantent les mérites.
Les prix très abordables des drogues sexuelles et leur accessibilité expliquent leur popularité croissante. Même si l'ampleur du phénomène reste difficile à mesurer, il remonte du terrain et se développe en milieu jeune.
Faisant passer les ébats sexuels pour une sorte de compétition où les hommes concourent contre eux-mêmes, ces jeunes garçons, dont l'âge varie entre 15 et 25 ans, se dopent pour impressionner ou donner des leçons à des filles qui leur auraient éconduit à plusieurs reprises. Les buts recherchés de la consommation de ces produits par ces jeunes sont la désinhibition et la prolongation de l'acte sexuel (plusieurs heures).
Bien que conscients des problèmes de santé liés à la consommation de ces drogues, dites aphrodisiaques, des jeunes continuent à s'en délecter. Pour eux, rien n'est plus important qu'un moment de sexe torride. A défaut d'une éducation sexuelle, de nombreux jeunes très connectés se nourrissent de films X très accessibles sur la toile. Galvanisés par ces images érotiques, ils reprennent machinalement les scènes crues qu'ils ont visionnées, car pour eux le sexe rime avec la performance que le plaisir partagé.
C'est le fantasme de l'homme très virile qui régit l'acte sexuel. Il est bien dommage que les jeunes de 15 à 25 ans s'adonnent à ce genre de produits pour s'estimer vigoureux. Selon des spécialistes de la santé, ces excitants peuvent, à la longue, affecter le bon fonctionnement des reins et du foie, créer une dépendance, entraîner des morts subites pendant l'acte sexuel et des problèmes cardiaques.
Par ailleurs, la consommation de ces aphrodisiaques par les jeunes congolais traduit la dépravation, de plus en plus grandissante, des mœurs au Congo. De nombreux jeunes s'illustrent par des comportements qui frisent l'immoralité. En milieu scolaire, en société ou en famille, aucun endroit ne semble épargné par des comportements déviants des jeunes. Entre alcool, drogues et grande délinquance, les jeunes congolais semblent avoir perdu les repères.
