Burkina Faso: Prélèvement de 1% sur le salaire des travailleurs - Pourvu que la gestion soit transparente !

15 Décembre 2022

Au cours d'une rencontre tenue avec les leaders syndicaux en fin de semaine dernière, le gouvernement a proposé le prélèvement de 1% sur le salaire net des travailleurs du public comme du privé, en guise de soutien à l'effort de guerre.

La somme qui en sera ainsi récoltée, si le principe est acquis, devra permettre non seulement de prendre en charge les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), mais aussi de les équiper en armes afin qu'aux côtés des Forces de défense et de sécurité (FDS), ils puissent porter l'estocade aux groupes armés terroristes qui contrôlent une bonne partie du territoire national.

Pour moi, je pense que ce n'est pas trop demander aux travailleurs. J'ai remarqué d'ailleurs que ladite proposition a été favorablement accueillie au sein de l'opinion. C'est la preuve que les uns et les autres ont compris que l'heure est grave et que nous devons nous donner la main si l'on ne veut pas voir rayée de la carte, notre patrie. Je salue cette prise de conscience individuelle et collective. Et j'invite toujours les uns et les autres à poursuivre le combat, par quelque manière que ce soit, pour la libération totale de notre pays.

Car, comme j'aime à le dire, ceux qui nous attaquent, ne sont pas invincibles. Loin s'en faut : ils ont aussi peur de la mort contrairement à ce qu'ils laissent croire. La preuve est qu'ils n'hésitent pas à prendre la poudre d'escampette face à la puissance de feu de nos forces combattantes. Ne laissons donc pas l'ennemi détruire notre beau pays, jadis présenté comme un havre de paix où vivaient en osmose plusieurs communautés. Et pour gagner la guerre actuelle qui nous a été imposée, nous nous devons de nous élever au-dessus de toute considération pour ne privilégier que l'intérêt supérieur de la Nation.

Je demande à Ibrahim Traoré de se montrer rigoureux dans la gestion des contributions des uns et des autres à l'effort de guerre

Car, comme on le dit, nul n'a d'avenir dans un pays qui n'en a pas un. Autrement dit, c'est parce qu'il existe un pays organisé qu'il existe des travailleurs qui attendent un salaire à la fin du mois. Si le pays disparaît (touchons du bois), tout disparaîtra avec. C'est dire à quel point nous avons tous intérêt à contribuer à libérer notre pays. N'oublions surtout pas que nous répondrons tous devant le tribunal de l'Histoire si nous ne léguons pas un Burkina libre et pacifique à nos enfants et petits-enfants. Donc, riches ou pauvres, nous devons tous nous secouer pour sauver la Nation qui brûle.

Cela dit, je salue au passage le président de la Transition, Ibrahim Traoré, qui a donné le bon exemple en renonçant à son salaire de chef de l'Etat pour ne se contenter que de celui de capitaine qu'il est. C'est un acte d'une rare élégance qui mérite d'être salué. Les membres du gouvernement ont aussi montré la voie puisqu'ils ont cédé la moitié de leur premier salaire en guise de soutien à l'effort de guerre. Cette manière de faire tranche avec l'ère Damiba qui, face à la crise multidimensionnelle que traverse le pays, avait jugé bon d'augmenter les salaires des membres de l'Exécutif.

Mais Ibrahim Traoré, lui, a choisi de gouverner autrement et par l'exemple. C'est tout à son honneur. Cela dit, je lui demande de se montrer rigoureux dans la gestion des contributions des uns et des autres à l'effort de guerre. Car, dans ce pays-là, il y a des esprits malins qui cherchent à tirer profit de chaque situation si fait qu'ils n'hésiteront pas à détourner de l'argent dont la gestion leur sera confiée. Il faut tout faire pour éviter de pareilles dérives de nature à renforcer la méfiance entre gouvernants et gouvernés. En tout cas, j'ai confiance en IB, comme l'appellent les intimes.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.