Tunisie: Législatives - Un débat pour parler librement de politique à la veille du scrutin

A Tunis, le média alternatif Nawaat a organisé deux débats le jeudi 15 décembre 2022, à la veille des élections législatives tunisiennes.

Les élections législatives en Tunisie auront lieu samedi 17 décembre. Jeudi soir, avant le silence électoral, le média alternatif Nawaat a organisé deux débats à Tunis, dans le contexte d'un durcissement autour de la liberté d'expression.

A Tunis, la campagne des législatives a suscité peu de débats d'idées, les médias étant cantonnés à inviter chaque candidat par tirage au sort, souvent réduits à présenter leur programme dans un temps limité et équitable au sein des radios et des télévisions. Plateforme d'opposition sous la dictature devenue un média en ligne de référence, Nawaat a choisi d'organiser deux débats jeudi 15 décembre, à la veille du silence électoral : le premier sur les jeunes, le second sur le manque d'alternatives face à la dérive autoritaire de Kaïs Saïed.

Une vingtaine de personnes étaient rassemblées dans les locaux du média, en plein centre-ville de Tunis, pour écouter sociologues, politiques et activistes discuter des législatives mais aussi de la situation politique. Pour Firas Kefi, chargé de la communication à Nawaat, il s'agit d'un débat précieux dans un contexte où les inquiétudes pèsent sur la liberté d'expression. Il y a selon lui " une absence d'espace pour l'expression sur la chose publique depuis le 25 juillet. C'est donc le rôle de Nawaat de proposer un espace alternatif où l'on peut échanger ".

" On n'a pas l'impression qu'il y a des élections "

Afef Daoud, présidente du conseil national du parti social-démocrate Ettakatol et intervenante dans le débat, dresse un triste bilan de la campagne électorale qui a suscité peu d'engouement au sein des élites. " On n'a pas l'impression qu'il y a des élections demain, soupire-t-elle. Il n'y a pas de débat public sur les grandes politiques publiques. " Pour elle, cette situation revient principalement " au choix qu'a fait unilatéralement le président de quelque part réduire le rôle du Parlement, de choisir des élections sur des personnes mais en niant le rôle des partis. "

1058 candidats sont en lice pour ce premier tour. Une grande majorité des partis d'opposition boycottent le scrutin, une première dans les élections de l'après-révolution.

 

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.