La campagne de sensibilisation et de plaidoyer le long du corridor Dakar-Bamako a vu hier, jeudi, les acteurs dire leurs préoccupations au cours d'une rencontre tenue à Saly-Portudal. En ce sens, ils ont listé leurs difficultés liées au pesage à l'essieu, à la taxation et à l'aménagement d'aires de repos dans les collectivités territoriales traversées par le corridor Dakar-Bamako.
Idrissa Ndao de l'Apix, secrétaire du Comité de gestion des principaux corridors du Sénégal, est revenu sur la campagne de sensibilisation sur le corridor Dakar-Bamako. L'objectif, selon lui, est d'informer les acteurs sur les bonnes pratiques routières et recueillir leurs préoccupations pour tenir compte de leurs attentes. A l'en croire, la sécurité routière figure au menu des discussions avec les acteurs, ainsi que les accords bilatéraux entre le Sénégal et le Mali. Des informations sont fournies sur les engagements pris par le Sénégal et la sécurisation du corridor Dakar-Bamako et les risques auxquels les commerçants et usagers sont exposés. Pour lui, les bonnes pratiques portuaires sont aussi à connaître et à prendre compte.
Le comité, ainsi mis en place, convie les acteurs privés et publics à la concertation et aux discussions pour une meilleure compréhension, dans le but de trouver des solutions. Du côté du Sénégal comme du Mali, un comité conjoint travaille et se réunit tous les six mois, dans l'un des deux pays, pour un meilleur suivi des difficultés rencontrées. Le Conseil présidentiel sur l'investissement gère le comité cité plus haut, mettant en œuvre certaines réformes.
Pour Idrissa N. Ndao, un plaidoyer va être porté pour informer les principaux leaders des principaux couacs et difficultés relevés. S'agissant des aires de repos, il considère que ces espaces sont nécessaires, au sein des collectivités territoriales, pour la sécurité des marchandises et des transporteurs, mais aussi celle des populations.
Mor Ndiaye, représentant les transporteurs, a abordé la question des chargements détériorant la route et des accidents de la circulation. A l'en croire, les questions ainsi énumérées recoupent avec le Règlement 14 de l'UEMOA. Selon lui, les plateformes de 200.000 tonnes annuellement doivent avoir un pèse-essieu, à défaut de payer une amende de 50 millions de francs.
Il a rappelé le passage à l'essieu d'Afrique-pesage d'un camions suivi d'une pénalisation d'une tonne sanctionnée par une amende de 10.000 francs CFA, la plateforme est tenue de payer 200 000 francs. Son regret est de voir que, depuis 17 ans, les plateformes ne reçoivent pas des amendes par rapport à cette disposition.
Concernant des engagements pris, il a rappelé la formation promise aux camionneurs. Il dénonce le niveau des formateurs, limités pour faire ce travail. Les plateformes sont, selon lui, les usines, les ports. Ces dernières sont épargnées ; à la place, les camionneurs payent là où les plateformes sont épargnées.
Le représentant des transporteurs a reconnu leur responsabilité dans la dégradation des routes, car ils sont payés aux tonnages non respectés. La solution réside dans la mise en place d'une bourse ou d'un bureau de fret.
Le représentant des maires des collectivités territoriales traversées par le corridor Dakar-Bamako a recommandé, à l'image de la commune de Sindia, d'octroyer une aire de repos, un espace d'un hectare pour les pauses des camionneurs. En ce sens que les acteurs routiers doivent se reposer toutes les deux heures. Selon lui, les camionneurs contribuent beaucoup dans la vie des collectivités territoriales et des communautés car elles payent des taxes et payent divers services.