L'armée française quitte la Centrafrique après 62 ans de présence. Les autorités françaises avaient annoncé, en octobre dernier, que les 130 derniers militaires déployés dans ce pays allaient le quitter d'ici à la fin de cette année.

L'armée française en Centrafrique a procédé, jeudi dernier, au "rapatriement des derniers VAB (Véhicule de l'avant blindé) de la Mission logistique Bangui (Mislog)", chargée d'assurer un soutien aux forces de l'Union européenne et aux militaires français insérés au sein de la force de l'Organisation des Nations unies. Il s'agit d' "une manœuvre nominalement exécutée avec des moyens conséquents de l'armée de l'air française en liaison constante avec les autorités centrafricaines", a souligné la Mislog. D'après les forces françaises en Centrafrique, cette "manœuvre logistique rapide et professionnelle" qui a débuté le 1er novembre à l'aéroport Mpoko de Bangui et qui s'est faite avec "plusieurs rotations" aériennes, "agit en transparence et en liaison avec les autorités centrafricaines".

Selon le ministère français de la Défense, "avant chaque départ de convois de la Mislog, les contrôles et scellages de conteneurs sont effectués en étroite collaboration avec les gendarmes et douaniers centrafricains. Cela permet aux convois de circuler en toute transparence". La Mislog dépend des Éléments français au Gabon et son démantèlement était demandé par le ministère français de la Défense, qui estime que ses moyens pourraient trouver une meilleure utilité.

La coopération militaire entre la mission de formation de l'Union européenne et la Centrafrique a été suspendue depuis 2021, les autorités françaises accusant les autorités centrafricaines d'attiser le sentiment anti-français dans le pays. L'armée française est intervenue à plusieurs reprises en Centrafrique qui a connu plusieurs décennies de conflits. Tout d'abord dans les années 1979-1981 avec les opérations Caban et Barracuda, de 1996 à 1997 avec les opérations Almandin I, II et III, en 2003 avec Boali, et en 2016 avec Sangaris.