De nombreux blocages empêchent les personnes les plus exposées ou la population à risque de se faire dépister. Le système communautaire d'alerte au VIH a été mis en place pour étudier divers aspects, depuis le dépistage vers la prise en charge du malade.
Les enquêtes communautaires menées dans la capitale et au niveau des 4 villes de Toamasina, Mahajanga, Toliara, et Antsiranana, dans le cadre du projet Système Communautaire d'Alerte sur le VIH (SYCAVI ) ont révélé que près de 31,42 % des personnes enquêtées, dont les personnes qui sont les plus exposées aux risques (PCPER) à Tana, ont déclaré ne pas avoir besoin du test et assure ne pas avoir le sida. Dans cinq autres villes, il s'agit de 14,18%. En termes d'accès au dépistage, 31,34% des personnes interrogées dans la capitale ont répondu ne pas avoir envie de faire un dépistage. Tandis que 8,96% ne connaissent pas l'endroit pour le dépistage, 6,34% n'ont pas accès au test à cause de l'éloignement. Pour d'autres, la réticence par rapport au dépistage se base sur le déni de l'existence de cette maladie. Antananarivo chiffre 14,29%. Il est à remarquer que l'étude menée part d'un échantillonnage. Cent quatre vingt dix-huit personnes ont été enquêtées à Antananarivo et neuf cent trente-huit dans les autres villes. Pour Toamasina, la proportion des personnes les plus exposées au risque est beaucoup plus significative. La question qui a été posée était si ces personnes ont été dépistées au moins une fois dans leur vie. La proportion dans les cinq villes est de 45,65% qui ont dit non.
Accès à la prise en charge
Le SYCAVI vise à promouvoir l'accès des PCPER et PVVIH aux services de soins et de prises en charge. Cette population considérée comme à risque est mentionnée du fait qu'elle peut attraper le VIH de par leurs pratiques. En termes de prise en charge, la situation en chiffre indique que la coupure d'ARV, traitement du VIH SIDA, est beaucoup plus fréquente auprès de ces personnes exposées. En effet, à Antananarivo, 65,31%, dont presque la moitié des personnes enquêtées affirment une coupure de la prise des médicaments ARV lors de leur traitement. Dans les cinq villes, il est de l'ordre de 44,40%. Au vu des ces chiffres, la lutte contre le VIH Sida est une lutte de longue haleine. Parallèlement, les résultats des Études de Surveillance
Combinée Biologique et Comportementale auprès des populations clés, dont les professionnelles du sexe (PS), les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) et les consommateurs de drogues injectables (CDI), la situation d'épidémie du VIH à Madagascar est de type concentré, avec une prévalence de l'ordre de 14,8% chez les HSH, 8,4% chez les CDI et 5,6% chez les PS. Dans le but de maintenir la prévalence du VIH à un niveau faible (moins de 1%), le Plan Stratégique National (PSN) 2018-2022 oriente toutes les actions axées vers les PCPER et PVVIH.