Madagascar: Ciné-club - Du magnétoscope à l'écran plat

Les aînés se souviennent de ces posters de Titanic, Terminator de James Cameron, double impact de Sheldon Lettich, des affiches alléchantes qui donnent envie de voir et de revoir dans les petites salles de ciné des fokontany les plus reculés de la ville ! Que du cinéma...

Souvenons-nous de ces ciné-clubs des quartiers toujours pleins à craquer. Ces enfants de 10 ans accompagnés par leurs grand-frères ! Et oui, telle était l'ambiance dans les années 1990.

Les zoky se rappellent de cet appareil branché sur la télévision pour enregistrer ou lire les images d'une chaîne sur une bande magnétique enfermée dans une cassette, le magnétoscope. La belle époque, comme ils disent, où le cinéma resserrait les liens dans les localités, voire même dans les campagnes. À cette époque, les conservateurs se plaignaient parce que la télé avait remplacé le grand-père qui racontait des contes de Darafify, d´Ikotofetsy sy Makà, et de zavavin-drano ; Koto Be Kibo et Fara Malemy et autres légendes des terroirs. Les films d'action américains et les arts martiaux asiatiques influençaient les pays en voie de développement comme la Grande-ile. " Je passais mes vacances en brousse. Et j'ai remarqué que tout a changé en l'espace de 10 ans. Au début des années 1980, notre grand-père paternel, Dadabe Tantara, nous l'avons surnommé ainsi car il était notre bibliothèque, nous racontait des histoires. Vers la moitié de 1990, une maison assez grande a été construite par un riche venant de la capitale, il était collecteur de riz, si je ne m'abuse !

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En fait, cette cambuse a été destinée au cinéma. Je me souviens que le ticket était de 250 francs par film. J'y allais, et je vous dit que le moniteur projetait des films qui n'étaient jamais diffusés par les chaînes télévisées de la ville. Et oui, nous nous sommes régalés hein, ça je vous l'assure ", témoigne Paul Masindava, membre du ciné-club de l'époque. Faut-il rappeler que les grandes salles de cinéma dans les grandes villes de Madagascar dans les années 1970 étaient, soi-disant, réservées pour les riches. Peu de jeunes des périphéries osaient s'asseoir sur les sièges du Ritz. L'implantation des petites salles concurrence les grands établissements. Comme ceux-ci, elles se transforment en lieu de rendez-vous. " Je n'avais pas assez d'argent, j'étais complexé d'aller au ritz. Pour moi, c'était l'endroit auquel la haute société se rendait pour se divertir. Je ne savais pas pourquoi j'avais ce comportement.

Ma copine et moi, allons dans les petites pièces. Et nous étions à l'aise. Je m'en souviens, le tarif n'était pas le même, ceux qui avaient un billet d'argent s'installaient sur des vieux fauteuils tandis que les autres qui n'avaient que des monnaies en métal se mettaient sur une natte. Alors, chaque semaine je faisais des économies, pour que moi et ma futur femme soyons à l'aise sur les coussins ", raconte Arthur Rahery, un nostalgique. En fait, la question qui se pose, comment ces moniteurs font pour avoir ces bons films ? " il n'y avait pas de connexion Internet, moi, je n'avais pas accès aux chaînes étrangères pour enregistrer les films. Par contre, les membres de ma famille étaient en France, ils m'envoyaient des tas de cassettes vidéos. Alors, je me suis dit, pourquoi ne pas louer des cassettes ? Alors, c'est devenu mon métier. Ça rapporte ! (Rires) ", s'explique Tovonaina.

VHF était le code

Louer une cassette vidéo ou un CD, c'est du passé ! À Madagascar, les kiosques à film rétrécissent depuis les années 2010. Les rayons à cassettes vidéo n'y sont plus. Les films sont dorénavant téléchargés dans les disques durs d'au moins un terra. Si les cinéphiles des quartiers des années 1990 portaient des sacs à dos pour louer plusieurs films, actuellement il suffit d'une clé USB (Universal Serial Bus). Évidemment, l'avancée de la technologie rend la vie facile. Elle est encore plus généreuse lorsque la box d'internet est à la maison, pas besoin d'aller aux cybers pour la télécharger. Une fois que les logiciels et applications sont mis en place, en fraction de 30 minutes, les long-métrages et les saisons de séries sont regardables sur l'écran plat de soixante-quatre pouces. Jusqu'ici, le film divertit les malgaches. En une seule vision, les informations passent. Toutefois, les messages subliminaux restent à décrypter !

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