Présidé par la Direction départementale de la promotion de la femme au Kouilou, le réseau de lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles vise à sensibiliser la population aux différentes formes de ces violences ainsi que des procédures à engager en cas d'actes d'inhumanité, a souligné Doris Néné Samba, la directrice, au cours d'un entretien avec "Les Dépêches de Brazzaville".
Le réseau de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles a été mis en place en avril dernier, dans le cadre du projet " Kutelema na kuniokuama ya ba kento " en français " Levons-nous contre la maltraitance des femmes dans le département du Kouilou ". Le projet qui va durer trois ans est porté par la Fondation AVSI, en collaboration avec le groupe de réflexion contre les violences fondées sur le genre et Tayuwana. Il bénéficie d'un financement de l'Union européenne.
En effet, les violences ayant pour base le genre étant considérées comme un frein à la promotion de l'égalité homme-femme et un obstacle à la mise en œuvre des politiques de promotion du genre, ce projet arrive à point nommé, d'après elle, car il permet de promouvoir les droits des personnes et des groupes vulnérables, victimes de ces violences. Il intervient dans trois sous-préfectures du Kouilou, à savoir Loango, Hinda et Madingou Kayes.
Pour renforcer les actions à mener dans ce département, ce réseau a été élargi à six autres organisations de la société civile ayant une expérience avérée dans les activités communautaires. C'est ainsi que'après huit mois de sa mise en place, sa présidente, Doris Néné Samba, s'est félicitée du travail fait. Selon elle, le Kouilou qui ne disposait pas de données statistiques des violences ayant pour base le genre a aujourd'hui un fichier disponible. Les familles sortent petit à petit de leur silence. " À ce jour, nous avons cinquante-sept cas de violences enregistrés dans les trois localités précitées, avec une prédominance des cas de déshonneur sur mineur à Madingou Kayes ".
Elle a également souligné que le projet " Kutelema na kuniokuama ya ba kento " accompagne les victimes des violences à la prise en charge holistique, parce que le dossier fait intervenir plusieurs acteurs, notamment les médecins, les juristes, la police judiciaire, les affaires sociales et la promotion de la femme. Mais, des familles qui ne laissent pas aboutir des procédures judiciaires font que les auteurs de violences restent impunis. " Les violences fondées sur le genre ont des conséquences très néfastes, c'est pourquoi, j'insiste pour que les victimes, les parents des victimes, voire les témoins dénoncent les malfaiteurs. La loi Mouébara est venue appuyer notre combat, nous devons aller de l'avant pour freiner ce phénomène ", a-t-elle martelé.
Notons que dans le cadre des actions de ce projet, 15 000 personnes devraient être sensibilisées. Sont également bénéficiaires du projet, le centre de recherche, d'information et de documentation sur la femme, les directions départementales de la promotion de la femme, des affaires sociales, des soins et services de santé, la direction interdépartementale de la police et celle de la population du Kouilou.