Afrique: Programme de subvention - Madagascar éligible au Millennium challenge corporation

La moyenne des notes de Madagascar dans la grille d'évaluation du MCC passe au vert. Ainsi, la Grande île se hisse parmi les pays éligibles pour bénéficier des subventions de cette agence d'aide étrangère bilatérale américaine.

Éligible. Mada-gas-car passe un cap dans sa quête d'un retour parmi les pays bénéficiaires des subventions allouées par le Millennium challenge corporation (MCC). "L'éligibilité" de Madagascar a été affirmée durant une réunion de travail entre une partie de la délégation conduite par Andry Rajoelina, président de la République, et l'équipe du MCC, conduite par sa présidente, Alice Patterson Albright, jeudi.

"La présidente du MCC nous a spécifiquement adressé ses félicitations, pour les efforts que nous avons déployé", s'est réjouit le locataire d'Iavoloha à l'issue de la réunion qui s'est tenue en marge de l'US - Africa leaders summit, au Walter E. Convention Center, à Washington DC. Il s'agit de sa deuxième rencontre avec la patronne du MCC. La première était en avril, toujours à Washington. Alice Patterson Albright avait alors indiqué que Madagascar était en bonne voie pour être éligible aux subventions du MCC.

C'est fait donc, s'agissant de l'égibilité de Madagascar. Le "scorecard" de Madagascar qui montre les résultats des évaluations faites par le MCC a été révélé durant cette séance de travail. La moyenne des notes de Madagascar passe ainsi au vert. La grille de notation du MCC est composée de vingt indicateurs répartis dans trois grandes rubriques, à savoir la liberté économique, la bonne gouvernance et l'État de droit, ainsi que les investissements dans le capital humain. Madagascar performe dans douze de ces vingt indicateurs.

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La Grande île passe notamment au vert dans le domaine de la lutte contre la corruption qui se trouve dans la rubrique bonne gouvernance. Il s'agissait, jusqu'ici, de son principal point faible. La prise de l'ordonnance sur le recouvrement des avoirs illicites par le président de la République, en 2019, et la mise en place de l'Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI), en juin, ont contribué à l'amélioration de la note de la Grande île dans la rubrique lutte contre la corruption.

Ces deux étapes complètent en effet le dispositif de dissuasion et de sanction, inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Les efforts de transparence dans la gestion et l'utilisation des deniers publics par la mise en place de "l'Open data", a également contribué à la bonne note obtenue par Madagascar dans la rubrique bonne gouvernance. "Nous sommes parmi les quelques pays d'Afrique qui ont osé mettre en place ce dispositif pour assurer la transparence de la gestion des fonds publics", note Andry Rajoelina.

Liberté d'expression

La liberté politique, la liberté civile, mais surtout la liberté d'accès à l'information et la liberté d'expression, également dans la rubrique bonne gouvernance, ont également contribué au passage au vert des notes de Madagascar. "La question de la liberté d'expression nous a également valu les félicitations de la part de la présidente du MCC. Il est à noter que depuis le début de notre mandat, aucun organe médiatique n'a été fermé. Au contraire, le paysage médiatique a prospéré et se diversifie", affirme le président de la République.

Outre la bonne gouvernance, Madagascar performe aussi dans la rubrique liberté économique. Ses scores en matière d'opportunité d'emploi et d'accès à la propriété foncière sont largement au-dessus de la moyenne. La Grande île s'en sort pas mal également dans les indicateurs que sont la maîtrise de l'inflation, la politique fiscale, la politique commerciale. "Bien que certains s'emploient à dénigrer notre travail, ces notes démontrent que nos efforts sont concrets et palpables (... )", ajoute le locataire d'Iavoloha.

Madagascar a, toutefois, encore des efforts à faire dans huit autres indicateurs comme l'efficacité du gouvernement, le genre dans l'économie, l'accès au crédit, ou encore, le taux d'achèvement de l'éducation primaire chez les filles, les investissements dans l'éducation primaire et la santé des enfants. Le taux de vaccination et la protection des ressources naturelles sont également des domaines où les notes de la Grande île sont à améliorer.

Le MCC est une agence d'aide étrangère bilatérale créée par le Congrès des États-Unis, en 2004. Elle gère ainsi un fonds de subvention communément connu sous le terme Millennium challenge account (MCA). Les pays sélectionnés bénéficient d'un compact de financement durant cinq ans, en général. "(... ) l'assistance du MCC offre aux pays sélectionnés une possibilité d'identifier leurs propres priorités pour parvenir à une croissance économique durable et à la réduction de la pauvreté", peut-on lire dans le "scorebook", des pays évalués en 2021.

Avant de pouvoir être sélectionné parmi les bénéficiaires du compact ou package des grandes subventions allouées par le MCC, Madagas-car doit maintenir sa performance actuelle, voire l'améliorer durant un an. La Grande île sera ainsi toujours soumise à des évaluations périodiques. D'ici là, elle devrait néanmoins jouir des financements inhérents aux programmes seuils. Il s'agit de subventions pour appuyer les réformes politiques et institutionnelles des pays sur le point de satisfaire aux critères d'éligibilité du MCC.

Madagascar est donc sur la voie royale pour faire un comeback dans la liste des pays bénéficiaires des subventions du MCC. Aux responsables donc de continuer sur cette lancée, avec des efforts soutenus. De continuer de performer et ainsi transformer l'essaie.

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