Les mots tuent. Rondro, une quadragénaire, en est une victime. Elle témoigne à quel point la violence psychologique que lui a fait subir son grand frère l'a détruite. " Plus petite, il m'a répété que j'étais une enfant ramassée et non une enfant biologique de mes parents. Peut-être que pour beaucoup, c'est une blague et qu'on devait l'ignorer. Mais à force de nous le répéter, tout le temps, on finit par croire que c'est la vérité ", raconte-t-elle, hier, dans le cadre d'un événement sur la lutte contre la violence basée sur le genre, organisée par l'association Fitia à l'Arena Ivandry.
Ce ne serait que le début de l'enfer qu'elle aurait vécu, pendant près de 30 ans. " Il m'a répété que je ne signifiais rien. Que je ne vais jamais arriver à quelque chose dans ma vie. Que je suis une psychopathe. (... ) Plus tard, il a accaparé l'héritage de nos parents, il a refusé que j'en bénéficie. Il est allé jusqu'à m'envoyer des forces de l'ordre pour m'expulser d'une des maisons de nos parents ", raconte cette mère de famille.
Pour elle, les mots sont plus douloureux que les violences physiques. " Les blessures physiques, on peut les guérir. Mais les violences psychologiques blessent l'âme, et laissent des bleus dans l'âme, qui sont difficiles à soigner ", enchaîne-t-elle.
Elle a fini par s'en sortir, grâce au soutien de son mari, notamment. Contrairement à Rondro, beaucoup de femmes victimes de violence basée sur le genre ont du mal à se relever. L'association Fitia, présidée par Mialy Rajoelina, la première dame, poursuit la lutte contre les violences basées sur le genre.
Toutes les parties prenantes ont été conviées à cet événement, notamment, le ministère de la Population, de la Santé publique, de la Justice, de la Sécurité publique, le Secrétariat d'État en charge de la gendarmerie, le Fonds des nations unies pour la population (Fnuap), mais aussi, l'association des femmes des forces de l'ordre, les jeunes scouts. Tous ont été convaincus qu'ensemble, ils réussiront à éliminer la violence basée sur le genre.