Au Mali, la médiation internationale en charge du suivi de l'accord de paix de 2015 a répondu, le 14 décembre, à la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Les ex-rebelles avaient officiellement demandé, le 10 décembre, l'organisation d'une " réunion d'urgence dans un lieu neutre " pour évoquer les difficultés liées à l'application de l'accord. La médiation internationale, dans son communiqué, ne répond pas favorablement à cette demande, sans pour autant l'exclure.
" On attend des échanges sont toujours en cours. " Ce dirigeant de la CMA n'a pas obtenu satisfaction, mais il ne considère pas la réponse de la médiation internationale comme une fin de non-recevoir.
Dans son communiqué, la médiation appelle " à s'abstenir de toute déclaration qui risque de porter atteinte " à " l'instauration d'un climat de confiance " et demande à l'Algérie, présidente du Comité de suivi de l'accord de paix et chef de file de la médiation internationale, de " prendre les initiatives nécessaires. "
Les ex-rebelles ont sollicité une réunion d'urgence hors du Mali, la capitale Bamako ne garantissant pas, selon eux, la neutralité nécessaire aux sujets cruciaux devant être abordés. " Pas plus que Kidal d'ailleurs ", note ce cadre de la CMA en référence au fief des ex-rebelles.
Outre les blocages récurrents sur la mise en œuvre de l'accord signé il y a huit ans - le dernier porte sur l'intégration des chefs militaires des groupes armés signataires dans la hiérarchie de l'armée nationale reconstituée -, la CMA veut mettre sur la table cette question fondamentale : l'accord de paix a-t-il toujours un avenir ?
Les autorités maliennes de transition parlent régulièrement d'une " relecture " ou d'une " mise en œuvre intelligente " pour préserver la souveraineté du Mali. " S'ils veulent en finir avec l'accord, il faut qu'ils le disent ", poursuit ce cadre de la CMA, "sinon il faut sortir de la perception d'un texte imposé et faire la preuve d'un engagement réel. "
Les autorités maliennes de transition n'ont pas réagi officiellement à cette demande de réunion en terrain neutre formulée par la CMA.