Sénégal: Rapport 2022 du Cnuced - Les pays moins avancés devant l'urgence de l'adaptation aux changements climatiques

17 Décembre 2022

Le rapport 2022 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), relatif aux pays les moins avancés (Pma), a été présenté, avant-hier, au Centre d'information des Nations unies, à Dakar (Cinu), à Dakar. Il est intitulé " La transition vers une économie sobre en carbone et ses conséquences redoutables pour la transformation structurelle ". Cette année, l'organisme subsidiaire onusien créé en 1949, s'est penché sur une problématique au cœur des enjeux pour un pays comme le Sénégal, avec son nouveau statut de producteur de gaz.

Principaux responsables, avec la Chine, des émissions de gaz à effet de serre, les pays occidentaux ont tablé sur le tarissement des investissements vers les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon, lignite) pour lutter contre le réchauffement climatique. Or, nos pays sont dans une dynamique d'industrialisation avec de grands besoins en énergie. Depuis deux ans, le Président Macky Sall anime ce plaidoyer sur toutes les tribunes internationales. Le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), abonde dans ce sens, du moins, dans sa partie diagnostic. " Les Pays moins avancés (Pma) sont les premiers à ressentir les effets des changements climatiques ", a déclaré, avant-hier, à Dakar, Rolf Traeger, lors de la présentation du rapport. Le chef de section des pays les moins avancés à la Cnuced a aussi révélé que " 69% des décès dus à des catastrophes liées au climat, enregistrés dans le monde durant ces cinquante dernières années, sont survenus dans les Pma ". Pourtant, 46 pays des moins avancés, qui comptent environ 1,1 milliard d'habitants, soit 14% de la population mondiale, sont de faibles émetteurs de dioxyde de carbone (Co2).

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Selon les données de l'Onu, l'empreinte carbone du citoyen lambda était au minimum huit fois moins élevée dans les Pma, que dans les pays développés ou les autres pays en développement. À en croire M. Traeger, cette situation a été aggravée par la pandémie de Covid-19, avec un ralentissement de l'économie mondiale, avec au bout 32 millions de personnes en " pauvreté extrême " en 2020. " La Covid-19 a révélé des failles dans les modèles de développement, lesquelles ont considérablement amoindri la capacité des pays de dégager des ressources intérieures pour les investissements économiques, sociaux et environnementaux ", a-t-il souligné.

Dans leurs contributions déterminées sur le plan national, les Pma se sont fixé des objectifs de réduction des émissions ambitieux. Ils se sont engagés à emprunter des trajectoires de développement favorisant la résilience face aux changements climatiques d'ici à 2030 et à réduire à zéro leurs émissions d'ici à 2050. Toutefois, mentionne le rapport, " l'on ne pourra empêcher que la température de la planète dépasse de plus de 1,5 °C les niveaux préindustriels qu'à la condition que les pays qui sont d'une plus grande importance systémique et dont l'empreinte carbone est plus marquée, prennent des mesures appropriées qui, à défaut d'être respectueuses du principe de proportionnalité, seront du moins plus conformes aux principes des responsabilités communes, mais différenciées et des capacités respectives ".

Le présentateur du rapport a prévenu que l'adaptation aux changements climatiques revêt un caractère d'urgence pour les Pma, qui continuent de faire face à " des problèmes structurels graves et multiples ". Il a expliqué que les vulnérabilités des Pma et " les lacunes du modèle de développement en vigueur ", que la pandémie de Covid-19 a mises en évidence, imposent " l'adoption d'une stratégie de développement qui garantit la croissance et la transformation structurelle, tout en tenant compte des aspects sociaux et environnementaux ". Cette vulnérabilité résulte, selon le Cnuced, d'une faible diversification de la production des exportations et d'une dépendance à l'égard des importations des produits alimentaires.

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