Maroc: Signature du roman "Sidi Ghrib" de l' auteur Abderrazak Benchaâbane

18 Décembre 2022

La cérémonie de signature et de dédicace du roman "Sidi Ghrib" de l'auteur Abderrazak Benchaâbane a eu lieu, jeudi en début de soirée à Marrakech, en présence d'un parterre d'intellectuels, d'écrivains, et d'artistes, entre autres.

Paru aux Editions "Al Manar", cet opus de 172 pages, édité en format moyen, est un roman historique qui transporte le lecteur au moyen âge, pour narrer donc un voyage d'étude, doublé d'un vagabondage initiatique ouvrant les yeux du jeune voyageur "Sidi Ghrib" sur les réalités du monde de son temps, qui sont, pour partie encore, d'actualité.

Ce périple permet ainsi au personnage principal, situé dans le Maroc et l'Andalousie du Moyen Age, comme au lecteur d'entrevoir des lumières jusqu'à lors ineffables.

Le Roman met le cap sur un voyage initiatique à travers les paysages, qui permet d'évoquer les avancées décisives des techniques agricoles, l'art de l'irrigation, la vie des hommes dans ces deux pays, qui alors n'en font qu'un.

"Jeune, Sidi Ghrib quitta famille, amis et maison et traversa les montagnes et les déserts de son pays, le Maroc, puis l'Andalousie. C'est à une quête du savoir et de la science des maîtres de la botanique et de l'eau qu'il aspirait".

Dans une déclaration à M24, la chaîne télévisée de l'information en continu de la MAP, M. Benchaâbane tient à rappeler que "Sidi Ghrib" est un saint qui a réellement existé et qui est enterré près des remparts de Marrakech, soulignant que personne ne sait réellement ce qu'a été sa vie et l'unique hagiographie des saints de Marrakech ne lui consacre que deux lignes.

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"Etrange destin de cet homme, dont même le vrai nom reste méconnu et que tout le monde appelle Sidi Ghrib, l'étranger", ajoute-t-il.

"Je cherchais pour mon roman un prince jardinier qui aurait la main verte, qui voyage en quête de savoir en sciences botaniques. J'ai donc pris ce saint étranger et inconnu comme personnage principal du livre dont les événements se déroulent au Moyen Age entre le Maroc et l'Andalousie", a fait savoir M. Benchaâbane.

Et de poursuivre : "Je lui ai donné une noble descendance. Son père s'était marié avec plusieurs femmes. Pour s'assurer du bon déroulement de la succession en sa faveur, l'une des épouses décida d'éliminer les enfants de toutes ses rivales".

L'une des favorites parmi ses rivales fit un rêve prémonitoire pour sauver la vie de son unique enfant et précipita son départ en plein nuit vers l'Andalousie.

Echappé du massacre, le jeune voyageur découvrit les paysans de son pays puis traversa le détroit de Gibraltar et arriva en péninsule ibérique. L'Andalousie était au paroxysme du déploiement de sa civilisation. L'art des jardins et l'agriculture y étaient bien développés. Le jeune voyageur travailla donc dans les fermes ibériques, fréquenta les bibliothèques andalouses où il consulta les traités écrits par les plus grands maîtres de l'eau et de la botanique.

"Un jour, l'un de ses maîtres lui conseilla que, pour parfaire sa formation en matière d'irrigation, il lui faudrait se rendre chez les paysans du sud marocain car les paysans de Tafilalet sont passés maîtres dans l'art de l'irrigation et de l'abduction de l'eau".

Le jeune voyageur retraversa une nouvelle fois la mer et se rendit dans les oasis du sud où il apprendra l'art des Khetara et comment faire jaillir l'eau des profondeurs de la terre". En rentrant chez lui à Marrakech, sur son chemin il découvrit les ravages de la sécheresse et des sauterelles. Le pays traversait une longue période de sécheresse couronnée d'une grave épidémie de choléra et vivait dans la disette.

Arrivé à Marrakech, il récupéra les terres de sa mère, reverdit le pays et créa une école d'agriculture où il transmit son savoir-faire à des jeunes venus de tout le Maghreb et d'ailleurs. Des réalisations qui n'échappèrent guère à la Cour puisque le roi le convoqua.

L'audience publique se transforma en soirée privée, le roi reconnut vite l'étranger et l'honora. Sidi Ghrib refusa de manière élégante et rentra se coucher dans son jardin sous son habituel sycomore.

Avant le lever du jour, ses disciples constatèrent qu'une lumière s'est élevée de sous le sycomore, atteignit les airs puis se confondit aux étoiles. Au petit matin, les jardiniers ne découvrirent sous le sycomore que le bâton du voyageur et un manuscrit d'agriculture laissés par leur maître.

A cet emplacement même, ils dressèrent une modeste sépulture et inscrivirent ces quelques mots : "Né prince, il voyagea et vécut étranger en quête de sciences. Rentré au pays, par son travail il le sauva et épargna la population de la famine".

Bref, Sidi Ghrib mourut en simple jardinier comme il avait toujours voulu être.

Cette histoire se veut donc une façon pour M. Benchaâbane, lui-même jardinier et botaniste, de rendre hommage à tous les jardiniers garants de la sécurité alimentaire et de la nourriture spirituelle que procurent les jardins.

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