Tunisie: Ezzahra - Une journée presque normale

18 Décembre 2022

- De l'autre côté du trottoir, Tahar, 62 ans, sort du centre de vote, le pas ferme et le doigt enduit d'encre. " C'est un devoir et un droit, je ne m'intéresse pas à ce qui peut se dire ici et là. Pour moi, à chaque fois qu'il y a des élections, je dois aller voter ", nous explique-t-il. De nature optimiste, notre interlocuteur est convaincu que les choses s'amélioreront dans le pays.

Les Tunisiens étaient appelés hier à élire leurs nouveaux représentants au parlement. Un scrutin boudé par une large majorité de partis et visiblement des citoyens. En effet, ils ont été peu à se déplacer aux urnes à Ez-zahra, localité du gouvernorat de Ben Arous, où quatre candidats sont en lice. Comme un peu partout et comme le reflète le taux de participation à ces élections rendu public par l'Isie, il n'y avait pas foule à l'école primaire Farhat-Hached.

" Franchement, je ne voulais pas aller voter, mais l'un des candidats est un bon ami et je sais qu'il est honnête ", confie Amine, 34 ans. Un argument qui ne convainc pas tout le monde. Au café d'en face, beaucoup regardent avec curiosité le centre de vote, comme s'ils n'étaient pas concernés par ce qui se passait. " Non mon ami, même si je n'ai rien à faire, je ne vais pas aller voter ", nous explique un jeune de 24 ans.

De l'autre côté du trottoir, Tahar, 62 ans, sort du centre de vote, le pas ferme et le doigt enduit d'encre. " C'est un devoir et un droit, je ne m'intéresse pas à ce qui peut se dire ici et là. Pour moi, à chaque fois qu'il y a des élections, je dois aller voter ", nous explique-t-il. De nature optimiste, notre interlocuteur est convaincu que les choses s'amélioreront dans le pays.

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Pour Fares, un autre jeune de 26 ans, voter est un acte citoyen certes, mais le problème, c'est que dans sa circonscription, il connaît bien tout le monde et surtout les candidats. " Aucun d'eux n'a les compétences pour pouvoir me représenter, explique-t-il. Ce sont des gens qui cherchent d'abord à améliorer leur situation personnelle, avoir un statut et un salaire confortable ". Pas question donc pour Fares de donner sa voix.

Nous discutons avec Samar (nom d'emprunt), membre d'un bureau de vote. " Une journée très calme, je n'ai jamais vu ça, j'ai fait d'autres élections et c'est franchement la première fois que je vois une telle absence d'électeurs ", nous dit-t-elle.

Ce sont plutôt de rares personnes âgées qui viennent dans ce centre de vote. Les jeunes, eux, sont très rares. Dans ce centre de vote, comme ailleurs, ces élections ne semblent pas intéresser les citoyens.

Pourtant, pendant cinq ans, ce sont ceux qui vont être élus qui iront au parlement, pour représenter le peuple tunisien. Si le faible taux de participation se confirme, beaucoup de questions devraient être posées.

" Je ne sais pas où tout cela nous mènera, mais je suis persuadé que ça s'améliorera ", nous dit encore Tahar, ce citoyen qui considère que le droit et le devoir de vote sont sacrés.

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