L'opération d'enrôlement biométrique des agents civils du Congo-Brazzaville entre en sa deuxième semaine lundi 18 décembre qui doit se dérouler jusqu'au 20 février 2023. Destinée à maitriser les effectifs et la masse salariale des fonctionnaires, elle concerne également les enseignants vacataires et communautaires qui attendent leur intégration dans la fonction publique depuis de longues années. Reportage dans un centre à Brazzaville.
Patricia Ntoula, 45 ans, sort du siège de l'Institut national de recherche et d'action pédagogiques (Inrap) de Brazzaville, un centre d'enrôlement. Visiblement fatiguée et agacée, elle tient dans une main les documents qu'elle vient de présenter à l'équipe d'enregistrement. Depuis 2003, elle enseigne comme vacataire à la maternelle :
" Nous sommes des vacataires, mais nous travaillons comme des titulaires. Nous voulons qu'on nous intègre, que l'année 2023 soit celle de grâce. (L'enrôlement) que je viens de faire, c'est pour la dernière fois. Je ne le ferai plus jamais ", dit-elle.
Professeur de philosophie au lycée de Kintélé, près de Brazzaville, Ferrol Mambéké est dans la même situation : " Nous sommes venus à l'enseignement très jeunes. Mais, nous voici aujourd'hui en train de vieillir et la situation sociale est restée la même. Donc, pas de progrès. C'est le statu quo ", se plaint-il.
Fonctionnaire depuis 2011, Jules Samba salue l'enrôlement qui, pour l'heure, ne concerne que la ville de Brazzaville : " C'est le gouvernement qui décide de nous enrôler pour avoir la maîtrise de ses effectifs. C'est une opération normale pour nous ", justifie-t-il
L'opération est soutenue par la Banque mondiale. La dernière, organisée en 2016, avait permis de comptabiliser un effectif de plus de 64 000 fonctionnaires.