Du rififi au sein du SDF, un des principaux partis de l'opposition camerounaise. Le comité exécutif de la région du Littoral, celle de Douala, exige la démission du chairman du parti, son patron historique depuis sa fondation en 1990, Ni John Fru Ndi. Il conteste les récentes décisions prises au niveau national. À savoir la dissolution des exécutifs régionaux du parti par le NEC, le Comité exécutif national. Derrière cela, apparaît un conflit de succession et un différend sur la stratégie à avoir face au pouvoir.
Réuni au domicile du député Jean Michel Nintcheu, un des cadres les plus médiatiques du parti, le comité exécutif du Littoral a exigé le départ immédiat de la haute hiérarchie du SDF, coupable, selon les participants, de " haute trahison ". Il s'agit de dénoncer la dissolution, le 10 décembre, des dix exécutifs régionaux du parti par le NEC, le comité exécutif national.
Deux ambitions s'opposent
Ce conflit interne est entre deux ambitieux : par ce geste, Jean Michel Nintcheu s'oppose clairement à Joshua Osih, premier vice-président du SDF et candidat du parti à la dernière élection présidentielle. Selon plusieurs cadres, Joshua Osih bénéficie du soutien du chairman Ni John Fru Ndi, avec qui il partage des positions plus pragmatiques que Jean Michel Nintcheu, qui plaide pour une opposition plus forte au pouvoir RDPC.
Pour Stephane Akoa, politologue et chercheur à la fondation Paul-Ango-Ela, le SDF a besoin de changement aujourd'hui pour trancher ce conflit de succession : " Monsieur Fru Ndi un temps annoncé partant est toujours à sa place, les successeurs potentiels ou putatifs s'épuisent à espérer le moment où ils auront à leur tour le droit de diriger ce parti. Mais le SDF doit aussi connaitre des changements en interne, il ne peut pas s'opposer si soi même en parti d'opposition on ne montre pas l'exemple en matière de démocratie. "
Un congrès extraordinaire
Les contestataires demandent au NEC de convoquer une session pour fixer la date d'un congrès extraordinaire pour le renouvellement des membres du Comité exécutif national et pour réviser la politique générale du parti.