" Le changement climatique s'est produit à cause du comportement humain, donc il est naturel que ça soit, aux êtres humains, de résoudre ce problème. Il se peut qu'il ne soit pas trop tard si nous prenons des mesures décisives aujourd'hui. " Par cette réflexion pour le moins pertinente, Ban Ki-moon, ancien Secrétaire général de l'Onu, pose la problématique du réchauffement climatique et situe, sans langue de bois, la responsabilité des hommes dans l'accentuation de ce phénomène qui menace la planète.
Plus qu'une interpellation, ces propos forts de l'ex-dirigeant onusien sont un appel à une prise de conscience générale face au péril qui plane sur la Terre et, surtout, un avertissement à agir ici et maintenant pour sauver la planète. L'ONU estime aujourd'hui que 40 % des terres sont dégradées dans le monde tandis que 319 millions d'hectares en Afrique sont menacés de désertification.
Depuis 1992, à Rio de Janeiro au Brésil, vu la dégradation de la couche d'ozone, les États du monde ont compris la nécessité de prendre à bras le corps la question du climat, avec les Conférences des parties (Cop) initiées par les Nations unies pour les questions du climat, de la biodiversité et de la désertification. Depuis, que de rencontres, que de sommets de chefs d'Etat. Kyoto, Paris et Stockholm sont venus en rajouter à la kyrielle d'engagements pris. Malheureusement, nous sommes, cette année à la 27ème Cop sur le Climat, qui se tient depuis le 6 novembre 2022 à Charm-El-Cheikh, mais rien n'a véritablement bougé. Les tergiversations se poursuivent. Les plus grands pollueurs que sont les pays occidentaux notamment les États-Unis d'Amérique et les puissances européennes, la Chine et la Russie (63% des émissions de gaz à effet de serre sont imputables aux pays riches) rusent avec la lutte contre le réchauffement climatique. Pour l'instant, ils rechignent à prendre des engagements forts pour juguler ce fléau, privilégiant leurs intérêts et faisant de petits calculs avec cette question de survie.
Pourtant, l'heure est grave. La Terre se réchauffe de plus en plus avec, à la clé, le dérèglement total des saisons. Conséquence : en Occident, l'été devient de plus en plus chaud avec des vagues de chaleur suffocantes et parfois, hélas, mortelles. En Afrique, et dans d'autres contrées du monde, les saisons pluvieuses sont désormais intenses et provoquent, dans de nombreux pays, des catastrophes meurtrières : inondation, glissements de terrain. D'autre part, nous assistons, impuissants à l'avancée du désert dans les pays du Sahel. L'agriculture des pays tropicaux est littéralement dévastée par les multiples conséquences du réchauffement climatique... . Avec leurs lots de pertes en vie humaine. A cela s'ajoutent les typhons et ouragans qui balaient les côtes des Antilles et des États-Unis et aussi celles de certains pays d'Asie. Avec leur lot de dégâts et de désolation.
Face à ce tableau, somme toute, inquiétant voire alarmant, les pays africains en particulier ont décidé de se mettre ensemble pour dénoncer le louvoiement des grandes puissances, dont la responsabilité est engagée dans la pollution de la planète. L'Afrique, elle, n'est responsable que de 3% des émissions mondiales. Pourtant, elle subit la sécheresse et les famines. Toutefois, en dépit de leur bonne volonté, ces pays pauvres n'ont pas les moyens suffisants pour faire le reboisement, de lutter pour la protection du climat. Certains, comme la Côte d'Ivoire, ont lancé une politique de lutte contre la déforestation. Mais, cela reste encore, au regard de l'avancée de la désertification et de l'ampleur du réchauffement climatique, des actions minimes pour changer la donne.
Ce qu'il faut au-delà des Cop qui se multiplient au fil des ans sans réel impact, c'est une volonté forte et claire des dirigeants des grandes puissances mondiales pour adresser la question du réchauffement climatique. Les intérêts des uns et des autres doivent être relégués au second plan pour faire place à une univocité d'actions communes de tous les pays, riches et pauvres, pour contrer ce danger. Car, faut-il, le rappeler la survie de planète concerne tout le monde. Il est donc temps de changer de paradigme et, pour une fois, joindre les actes à la parole, en donnant un sens concret à la litanie de bonnes intentions formulées lors des différentes conférences.
L'on assiste, hélas, à une inconscience devant le réchauffement climatique qui s'apparente à une volonté de suicide collectif. De toutes façons, l'humanité n'a plus le choix. Pour paraphraser un célèbre humoriste ivoirien, elle a deux cas. Soit, les pays du monde agissent avec intelligence pour affronter, ensemble, ce péril climatique qui menace inexorablement les fondements de la Terre ; soit, nous restons dans les turpitudes de nos calculs économiques et politiques et soumettons notre existence et celle des générations à venir aux périls. Les conférences ont montré leurs limites. Il est temps d'agir. Plus que vite.