Ile Maurice: Employé brûlé au visage - Deep-River-Beau-Champ Milling acquittée

19 Décembre 2022

Poursuivie pour avoir omis, le 20 juin 2013, d'assurer, dans la mesure du possible, la sécurité et la santé au travail d'un de ses employés, à savoir Pydiah Gurriah, Deep River-Beau-Champ Milling Co. Ltd a obtenu gain de cause le 13 décembre devant la cour industrielle. Selon la poursuite, ce sont des lacunes au protocole de sécurité qui auraient causé l'accident dont a été victime Pydiah Gurriah, brûlé au second degré au visage et au cuir chevelu lorsque son visage s'est coincé dans l'ouverture d'un hublot (sight glass) sur son lieu de travail.

Selon l'acte d'accusation, la personne blessée regardait à travers un hublot vitré de la machine, respectant ainsi les procédures entourant le contrôle de l'épaisseur du sirop de canne à sucre avant que ce sirop n'atteingne le stade de sucre granulé. À un certain moment, le disque de verre du sight-glass s'est effondré et a été aspiré dans la machine en raison de la différence de pression. Comme il y avait du vide à l'intérieur de la machine, le visage de l'employé a été aspiré et s'est collé à l'ouverture de la machine. L'employé Gurriah a été coincé dans cette position pendant environ cinq minutes ou plus selon une enquête.

D'après le témoignage de Louis Harold Marianne, employé qui travaillait à l'usine sucrière de la compagnie accusée en tant que "brûleur", c'est-àdire fabricant du sucre granulé à partir du sirop concentré, c'est lorsqu'il était monté à l'étage, en sortant de la salle de contrôle, afin de préparer la relève, qu'il a vu le corps de Pydiah Gurriah à terre. "J'ai appelé mes collègues qui se trouvaient dans la salle de contrôle. Ils l'ont aidé à tenir et à arrêter le moteur rapidement. Étant donné que lorsque le moteur a été éteint, il n'y avait plus de vide créé par la vapeur d'eau, la victime est retombée sur ses mains. La vitre a implosé pendant que mon collègue Gurriah la regardait et qu'il avait été aspiré", précise le témoin.

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Même son de cloche du côté du chief pan boiler, Joseph Raoul Lindsay Luquet, qui dit avoir entendu un bruit anormal et s'est immédiatement rendu sur place pour constater qu'il y avait eu un accident. "Pourtant, un exercice de maintenance avait été fait juste avant l'accident", affirme-t-il.

"Le visage de l'employé a été aspiré et s'est collé à l'ouverture de la machine."

L'enquête menée par l'Acting Divisional Occupational Health and Safety Officer a démontré que le sight-glass était constitué d'un disque de verre circulaire qui était maintenu en place par un siège métallique circulaire et boulonné. "La température de l'air à l'intérieur était d'environ 60 degrés centigrades, ce qui était la température normale à laquelle la machine fonctionnait et la victime a subi des brûlures aux mains, au visage, aux yeux et à la partie supérieure du corps", peut-on lire dans le rapport.

Après avoir écouté plusieurs témoignages, mais en l'absence de celui de la victime, la magistrate Sheila Bonomally note "(... ) qu'il est tout à fait clair que ni l'inspection de la santé et de la sécurité du ministère, qui procède à des inspections annuelles, ni les experts en santé et sécurité employés 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par la compagnie accusée, n'ont exprimé la nécessité, comme mesure de sécurité, de mettre une barrière ou une garde sur tous les hublots se trouvant sur ce bac à vide continu en raison d'une possibilité d'implosion du verre." D'ajouter que la cour ne saurait interpréter qu'il était plus facile pour l'entreprise incriminée ou qu'il relevait de son domaine spécifique de connaissances de prouver ces faits particuliers, à savoir la possibilité raisonnable de veiller à ce que des barrières soient placées sur les vitres du bac à vide pour empêcher ce type d'accident.

Pour toutes ces raisons, la magistrate estime que la poursuite n'a pu établir l'élément d'avoir failli d'assurer autant que "raisonnablement possible" la sécurité de ses employés. L'affaire a été classée.

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