Ethiopie: Le pays menace d'une nouvelle offensive au Tigré pour lutter contre le "crime organisé"

Région éthiopienne du Tigré, mai 2021.

En Éthiopie, un communiqué du gouvernement publié samedi 17 décembre suscite un regain de tension entre les autorités fédérales et celles du Tigré. Deux mois et demi après la signature de l'accord de paix de Pretoria, un texte publié par une agence de communication publique affirme que le gouvernement pourrait " prendre des mesures " pour préserver les habitants de la capitale Mekele du " crime organisé ".

C'est un communiqué de douze lignes, publié en anglais et en amharique, sur le compte Twitter du " Service de communication du gouvernement " éthiopien. Il ne nomme personne en particulier. Il condamne seulement " des crimes organisés " commis " spécialement à Mekele ", des " vols " perpétrés " avec un accompagnement armé " et dénoncés auprès du gouvernement par téléphone par des " habitants " de la ville.

Les " criminels ", qui ne sont pas nommés, seront mis " face à leurs responsabilités ", ajoute le communiqué : " Le gouvernement fédéral prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de la population ".

" L'Éthiopie envisage de relancer la guerre ", s'est aussitôt inquiété l'analyse Rashid Abdi, de l'institut Sahan Research, soulignant que le Premier ministre Abiy Ahmed profitait du succès de son voyage de réconciliation à Washington, à l'occasion du sommet États-Unis-Afrique.

Les autorités tigréennes n'ont pas manqué de réagir, mais plus prudemment. Leur porte-parole Kindeya Gebrehiwot a répliqué en rappelant que des " crimes odieux tels que les viols, les exécutions extrajudiciaires, les enlèvements et les pillages " continuent dans les zones tenues par les forces érythréennes et amharas, qui ne se sont toujours pas retirées du Tigré.

" Je me demande comment les gens communiquent par téléphone alors qu'il n'y a pas de service téléphonique à Mekele ", conclut-il.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.