Afrique: Qatar 2022 - Le Coq gaulois victime du " French bashing "

analyse

" Fou ", " légendaire ", " historique ", " anthologique ". Rarement la presse internationale aura rivalisé d'autant de qualificatifs dithyrambiques sur une finale de la Coupe du monde de football.

Et rien n'est de trop pour qualifier l'époustouflant spectacle dont l'Argentine de Messi et la France de Mbappé ont gratifié les mordus du ballon rond le dimanche 18 décembre 2022 au stade emblématique de Lusail.

Les lampions de la 22e édition de la plus grande fête du football se sont finalement éteints sous un brillantissime Lionel Messi qui arrache ainsi le graal de sa prodigieuse carrière. Ce n'est que justice. C'est mérité. Tout comme ç'aurait été aussi le cas si ç'avait été Kylian Mbappé qui avait brandi le trophée, à la grande joie de la France, son pays natal, mais aussi de l'Afrique, la terre de ses ancêtres.

Ce lien géographique et affectif, le numéro 10 du Onze de France le partage avec bien d'autres de ses coéquipiers, comme Randal Kolo Muani, Dayot Upamecano, Ousmane Dembélé, Jules Koundé, Aurélien Tchouaméni, pour ne citer que ceux-là.

Tout comme ceux de l'expédition victorieuse de 2018, les Tricolores de 2022 furent une équipe fortement colorée, pour ne pas dire africaine. Il faut dire qu'au terme de cette mémorable finale, les Bleus étaient... des Noirs.

Cette touche noire des Bleus a fait la fierté de beaucoup de passionnés du Foot du continent durant plusieurs décennies, depuis que des joueurs comme Marius Trésor, Jean Tigana, Marcel Dessailly ou Patrick Vieira défendaient vaillamment les couleurs de l'Hexagone.

Cette année, nombreux ont été ceux qui sont restés attachés au Onze français par le seul lien de la pigmentation.

Toutefois, il faut reconnaître que le Coq sportif gaulois a peu ou prou perdu de sa superbe dans le cœur de bien des Africains.

C'est que Qatar 2022 intervient dans un contexte où le sentiment antifrançais va grandissant dans le continent noir, particulièrement dans la zone sahélo-saharienne. En cause, le terrorisme qui, depuis une dizaine d'années, continue de ronger cette partie du monde, malgré la présence de troupes françaises.

Quand l'armée hexagonale n'est pas accusée d'être faiblement engagée dans la lutte contre l'insécurité, elle est, dans le pire des cas, soupçonnée de collusion avec les groupes armés non étatiques qui sévissent au Mali, au Burkina et au Niger, notamment.

Il fallait donc, dans cette ambiance de French bashing, avoir le courage, voire la témérité, pour laisser entrevoir sa sympathie pour les garçons de Didier Deschamps.

Dans certains " maquis " et autres gargotes, l'on a même assisté à des passes d'armes à la bonne franquette entre supporters de la France et ceux qui rêvaient de voir le Coq français pendu au croc du boucher argentin.

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