Des patients témoignent avoir été victimes des négligences de certains professionnels de santé dans le milieu hospitalier. L'Ordre des médecins incite les victimes à déposer des doléances.
Défaillant. Aina perd son père d'une manière subite et inattendue, dans un centre hospitalier d'Antananarivo, le mardi 13 décembre. " Il souffrait de la détresse respiratoire, mais il nous souriait et nous parlait encore, à notre arrivée à l'hôpital. Il meurt une heure après ", se souvient-il de ses derniers doux souvenirs de son père, vivant. Cet homme a du mal à accepter les circonstances de sa mort. Elles sont encore au centre de conversations, au sein de cette famille.
" L'appareil d'oxygène était défectueux. Des agents d'appui tentaient de le réparer, mais ils n'y sont pas arrivés. J'alertais les équipes de garde pour faire quelque chose pour mon père dont l'état se dégradait de plus en plus, faute d'oxygène. Mais ils ne se sont pointés que tardivement ", témoigne-t-il. Cette famille a envisagé de porter plainte, pour non assistance à personne en danger, mais au final, elle a abandonné l'idée. " Nous ne voulons pas porter préjudice à certains professionnels de santé qui ont fait leur métier. Nous tenons juste à faire ce témoignage pour que des mesures soient prises, pour éviter que d'autres accidents suite à de telles négligences se reproduisent", enchaine cet homme endeuillé.
Cette famille n'est pas la première et ne sera pas la dernière à se plaindre de la qualité des prises en charge en milieu hospitalier. Beaucoup se plaignent d'être victime de la négligence de certains agents de santé dans les hôpitaux.
Imperfections
" La tension artérielle de notre malade doit être surveillée toutes les heures, selon les instructions des médecins pendant la visite, et pourtant, les infirmiers ne sont passés que le soir, avant qu'ils dorment, probablement, puis, en pleine nuit, lorsque notre malade a fait une crise, suite à une hypotension artérielle", témoigne Hery, un garde-malade. Un autre malade a été vu s'allonger par terre, à l'entrée d'un hôpital de la capitale, ce week-end. " Il allait faire un contrôle dans un service au niveau supérieur de l'hôpital. Mais il n'avait plus assez de force pour y aller", indique un médecin qui reconnaît que des brancardiers devaient le récupérer, pour le transporter jusqu'au service.
Des professionnels de santé se justifient, par ailleurs, qu'ils sont impuissants, face aux défaillances des équipements médicaux au niveau des hôpitaux. " Pas assez de fauteuils roulants pour le transport des malades ". " Pas assez d'extracteurs d'oxygène opérationnels, pour les malades en détresse respiratoire ".
Le président de l'Ordre des médecins, le Dr Eric Andrianasolo admet qu'il se peut qu'il y ait des imperfections dans la prise en charge. Il fait appel à tout un chacun de déposer des doléances, en cas d'insatisfaction des prises en charge.