Algérie: France-Algérie - Fin de la crise des visas

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, et son homologue française Catherine Colonna

Paris a annoncé de lever la restriction sur la délivrance des visas pour les Algériens, décision prise en septembre 2021 pour protester contre le refus d'Alger de réadmettre ses ressortissants expulsés de France en situation irrégulière.

L'annonce a été faite par le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, indiquant l'ouverture d'une " nouvelle page " des relations franco-algériennes, après plus d'un an de tensions autour de la question des visas. L'acte a été signé le 18 décembre, accompagné d'un retour à " une relation consulaire normale ", selon le ministre en déplacement à Alger. Le16 décembre, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a fait la même chose depuis Rabat, au Maroc. La crise des visas entre la France et les pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) remonte à l'automne 2021. Le gouvernement français décide de réduire de moitié la délivrance de visas aux Marocains et aux Algériens et de 30 % aux Tunisiens, avec comme objectif forcer leurs dirigeants à coopérer davantage en matière de lutte contre l'immigration illégale.

Paris reprochait aux trois pays de ne pas délivrer de laisser-passer quand leurs ressortissants étaient expulsés. À titre d'exemple, l'Algérie n'avait fait droit qu'à 5 % des demandes françaises en 2021, contre 56,3 % en 2019. Plusieurs arguments étaient exposés pour justifier cette restriction: la crise sanitaire dans le pays et beaucoup de nuisances; comme des contrats repoussés ou encore la promotion de l'anglais au détriment du français.

Pour reconstruire une relation abîmée, une proximité s'est créée entre les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, amenant leurs gouvernements respectifs à dépasser les tensions. Par exemple, les gestes de Paris sur la question mémorielle, la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans la mort d'Ali Boumendjel, et plus concrètement la visite d'Emmanuel Macron en août, suivie de celle de la Première ministre, Élisabeth Borne, et d'une quinzaine de ministres.

La visite de Gérald Darmanin à Alger vient clore ce chapitre tumultueux entre la France et les pays du Maghreb, après la levée des restrictions au Maroc en fin de semaine dernière et en Tunisie. Dans le viseur, l'enjeu énergétique. L'Algérie est un producteur de gaz important, considéré par l'Union européenne comme une alternative à une partie de la production russe.

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