Près de 2.000 enfants réfugiés dans le camp de Kanyarutshinya, au nord de Goma, en RDC, ont repris l'école depuis quelques jours.
Les enfants déplacés de guerre présents dans le camp de Kanyarutshinya, au nord de Goma, ont repris l'école avec l'appui de l'Unicef, et l'organisation Grace ONGD qui ont mis en place, des salles de classe où les enfants, venus essentiellement de Rutshuru, sont encadrés par des enseignants qui sont eux aussi, déplacés internes.
Dans la cour de récréation, l'ambiance est au rendez-vous. Meda Sebutimbiri, élève de quatrième année de primaire, se sent soulagée de revêtir enfin l'uniforme de l'école.
"Je suis déplacée de guerre venue de Rugari. Avant ce jour, nous déambulions dans le camp pour ramasser des bouteilles à vendre. Mais comme nous nous retrouvons à l'école, nous sommes très contents ", dit Meda Sebutimbiri.
"Que la guerre prenne fin"
Elèves et enseignants sont tous des déplacés internes qui ont fui les combats contre les rebelles du M23. Pouvoir rentrer chez elle reste néanmoins le vœu d'Aimerance Siboma, enseignante de la deuxième année de primaire.
"Avant la guerre, j'enseignais à l'école primaire Rugari. Lorsque nous avons fui, j'ai été sélectionnée parmi ceux qui vont poursuivre les enseignements. Il n'y a que les déplacés qui travaillent dans ces écoles mais malgré ça, nous souffrons dans ce camp et aimerions voir la guerre prendre fin pour pouvoir rentrer chez nous", dit l'enseignante.
Enseignement spécial
Un programme spécial d'enseignement est appliqué pour ces enfants qui sont encore sous le choc de la guerre, explique Fidèle Muhigirwa, directeur de l'école primaire Bujari.
"Pour le moment, je dirais que tout le monde est traumatisé. Que ce soient les enfants, les enseignants ou même les parents, ils sont tous traumatisés. Mais nous allons voir avec les enseignants et les autorités comment encadrer ces enfants d'une manière spéciale, de sorte qu'ils oublient ce qu'ils ont affronté dans les jours passés", estime Fidèle Muhigirwa.
Selon Jean de Dieu Hakizimana, chef de projet à Grace ONGD, "plus de 2.000 enfants sont attendus pour intégrer les 18 espaces temporaires dont les cours seront organisés en deux groupes, notamment le matin et le soir, selon les salles de classe qui ont été érigées".
Ce programme du Fonds des Nations unies pour l'enfance, bénéficie aux enfants déplacés ayant interrompu leur scolarité suite à la guerre lancée par les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu.