Afrique: Les Etats-Unis renouvellent leur engagement envers l'Afrique

Les échos du second sommet Afrique/Etats-Unis ayant réuni près d'une cinquantaine de dirigeants africains autour de leur homologue américain, Joe Biden, continuent de se répercuter à travers le monde. Organisée du 13 au 15 décembre dans le but de regagner en influence sur le continent face à d'autres concurrents, la rencontre a permis à Washington de dévoiler son intention d'y investir presque 55 milliards de dollars pour améliorer les infrastructures de santé, promouvoir les énergies renouvelables, le numérique et repousser la faim.

Plusieurs observateurs scrutent encore les conclusions de la grand-messe aux nombreuses promesses faites par les dirigeants américains. Le souhait qui se dégage presque partout en Afrique et au sein de sa diaspora africaine à travers le monde, c'est que le partenariat entre les deux parties donne effectivement des résultats escomptés pour contribuer au développement du continent.

Ce qu'il faut retenir de la seconde édition du sommet Afrique/Etats-Unis, notamment concernant la politique américaine de Joe Biden, c'est que pour lier l'utile à l'agréable après des promesses d'ordre financier, le locataire de la Maison-Blanche a promis de se rendre en Afrique subsaharienne, possiblement dès l'année prochaine. Ce qui serait la première visite à ce niveau depuis Barack Obama qui s'était rendu au Kenya, en Ethiopie, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie.

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Même s'il n'a pas évoqué de date ni les pays qu'il entendait visiter, soulignant simplement que certains pays " l'avaient invité ", Joe Biden pense qu'il est temps pour son pays de renforcer le partenariat avec le continent africain. " Quand l'Afrique réussit, les Etats-Unis réussissent. Le monde entier réussit ", a-t-il affirmé, égrenant devant ses pairs africains une série d'aides américaines censées refléter l'engagement renouvelé de son pays sur le continent. Il a particulièrement annoncé une aide de 2,5 milliards de dollars pour lutter contre l'insécurité alimentaire en Afrique et conclu un " partenariat stratégique " avec l'Union africaine (UA) à court et long termes pour assurer la pérennité agricole sur le continent.

" La sécurité alimentaire est essentielle à la paix et la prospérité ", a estimé le président américain, soulignant que " si un parent ne peut pas nourrir son enfant, rien d'autre ne compte vraiment ". Allusion à faite à la flambée des prix des denrées alimentaires, aggravée par la guerre en Ukraine après l'invasion russe de ce pays en février.

L'administration Biden a annoncé débloquer 75 millions de dollars pour renforcer les institutions démocratiques en Afrique, ainsi que 100 millions de dollars en assistance sécuritaire.

L'Afrique doit être représentée dans toutes les instances internationales

Washington a annoncé l'octroi de 4 milliards de dollars d'ici à 2025 pour l'embauche et la formation de personnels soignants en Afrique, tirant les leçons de la pandémie de covid-19. Il a, en outre, plaidé en faveur d'un rôle accru pour l'Afrique sur la scène internationale, avec un siège au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies et pour que l'UA soit formellement représentée au G20.

Les Etats-Unis vont donc, à la faveur d'un engagement renouvelé, renforcer leur partenariat avec l'Afrique. Cela a lieu au moment où la présence russe gagne du terrain et que la Chine reste le premier créancier mondial des pays pauvres et en développement et investit massivement sur le continent africain, riche en ressources naturelles.

L'effort consenti par l'administration Biden s'inscrit dans la continuité de la politique africaine des Etats-Unis. On connaît que depuis les présidences de George W. Bush (2001-2008), l'Afrique est devenue une priorité stratégique pour Washington, même si les Américains ont été longtemps accusés de la délaisser. Leur pays avait à l'époque multiplié par quatre son aide à l'Afrique subsaharienne, qui est passée de 1,4 milliard de dollars en 2002 à 8 ,1 milliards en 2010.

Sous Barack Obama, par exemple, même si l'engagement des Etats-Unis en Afrique n'a pas connu d'avancées spectaculaires, personne n'oubliera que c'est lui qui a lancé le projet Power Africa (Energie pour l'Afrique), un vaste plan censé doubler l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne, doté d'une enveloppe de 7 milliards de dollars. C'est aussi à Barack Obama qu'on doit l'idée d'une rencontre au sommet Afrique/Etats-Unis, dont il a inauguré en 2014 la première édition et dont la deuxième vient de se tenir à Washington. S'y ajoutent, entres autres, Feed the Future, en réponse à la crise alimentaire, ainsi que Young african leaders Initiative, un programme visant à forger un réseau actif de jeunes leaders africains.

Quant à la présidence de Donald Trump, plus personne n'ignore qu'elle a été marquée par un manque d'intérêt pour l'Afrique : absence de visites institutionnelles et réduction de l'engagement financier américain. Malgré cela, la résistance du Congrès avait permis de maintenir le fil des relations avec le continent noir.

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