Madagascar: Désenclavement numérique - Une priorité pour le gouvernement

Madagascar a pris part à la 11ème édition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA) qui a permis de se pencher sur la stratégie de désenclavement numérique des pays du continent, mais surtout aussi de partager les bonnes pratiques afin que le digital puisse s'ancrer en tant que moteur de la croissance inclusive des pays en quête d'émergence. On sait également que la Grande Ile abritera, en mai 2023, la 12ème édition de l'événement.

Le Ministre du Développement Numérique, de la Transformation Digitale, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), Tahina Michel Razafindramalo, a participé les 15 et 16 décembre derniers, à la session ministérielle des Assises de la Transformation Digitale en Afrique sur le thème " Insularité vs enclavement : le digital, un levier de compétitivité " en compagnie, entre autres, de ses homologues du Niger, Hassane Moussa Baraze, et de l'Union des Comores, Kamalidini Soue. Une occasion pour Madagascar de souligner sa volonté de prioriser le désenclavement numérique afin que les nouvelles technologies de l'information et de la communication puissent contribuer significativement à la croissance économique inclusive.

Il a été indiqué, suite à la tenue de cette session, que ce panel a été mis à profit par le membre du gouvernement malgache pour mettre en avant les actions initiées par la Grande Ile pour acter la transformation digitale à travers le pays, moderniser l'administration et renforcer la lutte anti-corruption en misant sur les TICs. " Les projets de désenclavement comme le Ticbus, les smart villages, l'installation des hotspots, etc... y ont été évoqués mais également tous les projets de vulgarisation afin de rendre les nouvelles technologies accessibles au grand public pour favoriser l'inclusion numérique et financière ", a-t-on alors fait savoir.

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Le lancement de la carte e-Poketra à travers la Paositra Malagasy a été présenté en exemple. Et le Ministre Tahina Michel Razafindramalo de soutenir que pour que le digital soit réellement un levier de compétitivité malgré l'insularité de Madagascar, il est plus que nécessaire de faciliter la relation entre l'usager et son administration. Les actions de sensibilisation et de vulgarisation doivent être alors multipliées ainsi que la priorisation d'une mise en œuvre d'une méthodologie centrée sur les besoins de l'utilisateur.

Intelligence collective

Parmi les chantiers en cours, le Ministre a mis en exergue la mise en place de l'identifiant unique et la réforme de l'état civil, les règlementations en matière d'e-gouvernance à mettre à jour, ainsi que les infrastructures. La question de la protection des données personnelles a aussi été évoquée, tout comme le rôle qualifié d'incontournable du secteur privé et de l'éducation numérique pour tous.

À savoir que les ATDA sont devenues, au fil des années, une plateforme d'échanges et d'intelligence collective entre Africains, Européens, Asiatiques et Américains. Elles se tiennent chaque année dans un pays de l'Europe ou d'Afrique et représentent l'occasion pour les participants d'échanger sur les meilleures pratiques, d'identifier de nouveaux partenaires et de nouvelles opportunités d'affaires en termes de numérique sur le continent africain. Se basant sur leur engagement de catalyseur de bonnes pratiques, ces assises réunissent les acteurs des secteurs publics, privés, de la société civile et des bailleurs de fonds autour des problématiques liées aux enjeux de la transformation numérique sur le continent.

Après le Digital African Tour (roadshow continental sur 9 pays), l'objectif des assises qui viennent de se dérouler est de permettre aux acteurs de réfléchir ensemble sur des questions clés pour contribuer à approfondir les thématiques retenues. Il s'agit notamment de dynamiser une plateforme d'intelligence collective avec une feuille de route et des recommandations. Car, dans un contexte marqué par un développement urbain rapide et la nécessité d'arrimer les zones rurales aux enjeux de l'émergence, plusieurs initiatives voient le jour sur le continent africain. Une harmonisation et des retours d'expériences s'imposent pour faire émerger les meilleures pratiques.

Pour rappel, il y a cinq ans, à Bercy, en France, plusieurs centaines de décideurs du digital avaient déjà fixé comme objectif de faire des ATDA une puissante plateforme offrant la possibilité aux acteurs publics et privés africains de faire avancer les dossiers prioritaires auprès des chefs d'Etats de l'Union Africaine et de l'Union Européenne concernant les attentes du continent africain en matière de désenclavement numérique. Un mémorandum avec 11 recommandations avait été soumis à cette occasion à Abidjan, en Côte d'Ivoire. " C'est cette même ambition que nous entendons reconduire en 2022 à Genève ", a-t-on souligné avant de noter que l'année dernière, au Maroc, malgré la pandémie, les participants avaient activement soutenu l'importance de mettre au cœur des échanges le fait que l'inclusion soit devenue un enjeu capital pour éviter toute forme de fracture entre les franges de la population sans distinction aucune.

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