Des familles fustigent les importantes dépenses dans les hôpitaux. Le système de soins hospitaliers est incompréhensible pour beaucoup.La santé, un luxe.
Des malades en situation précaire se sentent délaissés. " On meurt, lorsqu'on n'a pas d'argent ", témoigne une mère de famille qui a accompagné un malade au Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA), hier. Elle se plaint du fait qu'ils ont été contraints de trouver de l'argent pour effectuer des analyses médicales. " Nous n'avions pas eu les moyens pour faire les analyses que les médecins ont prescrit à notre malade. Nous en avons fait part aux professionnels de santé, mais on nous a répondu, froidement, que nous devons trouver de l'argent pour faire cette analyse ", enchaine cette source.
Des médecins expliquent: " Les examens médicaux sont primordiaux pour améliorer la lutte contre les maladies. Nous ne pouvons pas avancer dans les traitements, si la source de la maladie n'est pas diagnostiquée. " La gratuité des premiers soins est toujours effective dans les centres hospitaliers.
Pronostic vital engagé
Mais lorsque les soins sont plus approfondis, les médicaments et les analyses médicales deviennent à la charge du patient. Le hic, c'est que beaucoup ne se sont pas préparés à tomber malade et n'ont pas d'argent disponible. Cette femme qui a un malade au CHU JRA avance que sa famille a dépensé 1 200 000 ariary, en dix jours d'hospitalisation. Une fortune pour elle. C'est ce qui explique le fait que certains vendent leurs biens lorsqu'ils sont hospitalisés.
Les médecins soulignent que la prise en charge dans les hôpitaux publics n'est pas sélective. " Les professionnels de santé ne prennent en compte ni la couleur de la peau, ni les styles vestimentaires ", affirme le Pr Nicole Rakotoarison, chef du service des urgences du CHU JRA. Cette dernière note, cependant, que dans le service des urgences, ce n'est pas le malade arrivé en premier qui est reçu en premier, mais celui qui est gravement malade et dont le pronostic vital est engagé.
" Il est possible que certains agents de santé soient négligents. Mais ne mettez pas tous les professionnels de santé dans le même sac. Nous nous impliquons corps et âme, dans ce service public. Les jets de pierre sont démotivants ", indique Nicole Rakotoarison. Les hôpitaux envisagent la mise en place d'un accueil médical administratif pour faciliter l'accessibilité aux soins. Les boîtes de doléances seront, par ailleurs, plus accessibles aux patients et à leurs proches.