Madagascar: Mobilité urbaine - Vers une approche plus intégrée

En matière de mobilité, les villes malgaches et particulièrement Antananarivo, la capitale, sont appelées à privilégier une approche intégrée en tenant compte d'un éventail plus large d'avantages économiques de l'urbanisation et des agglomérations.

Constat est fait que le schéma directeur des transports urbains est essentiellement axé sur les investissements dans les infrastructures physiques, notamment les routes, les voies ferrées et les téléphériques. Pour la Banque mondiale, ces initiatives doivent être accompagnées d'actions complémentaires comme l'expansion de la capacité routière, c'est-à-dire l'augmentation du nombre et de la largeur des routes. L'objectif étant, entre autres, de limiter les pertes économiques (estimées actuellement à 0,34% du PIB, soit 40 millions de dollars par an) provoquées par l'engorgement des routes.

La gestion des déplacements motorisés et la promotion de l'utilisation de modes de transport beaucoup plus efficaces en termes de carbone, tels que les transports en commun, les véhicules à deux ou trois roues, les bus ou les trains, le vélo et la marche, sont aussi considérées comme fondamentales pour une trajectoire de développement plus verte. Ainsi, il s'avère utile de préparer une étude complète sur la mobilité urbaine. Mais il est d'ores et déjà souligné que les rues complètes, les rues multimodales et la gestion intégrée des corridors servent à gérer les flux de circulation de tous les usagers de la route, y compris les piétons, les vélos, les bus, les motocyclettes et les voitures privées, ainsi que les camions.

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En combinant les rues complètes avec d'autres aménagements routiers, la gestion du trafic, les politiques de stationnement et la priorité accordée aux transports publics dans les corridors clés, l'approche de la Gestion Intégrée des Corridors (GIC) prônée par la Banque mondiale est présentée comme le meilleur moyen pour faciliter la mobilité globale dans les zones urbaines.

Plusieurs entités impliquées

L'approche GIC prend aussi en considération non seulement les transports publics, qui étaient autrefois un domaine d'intérêt traditionnel dans la gestion des transports urbains, mais également l'ensemble du trajet de chaque origine à chaque destination, y compris l'accès et la sortie des systèmes de transport. Par ailleurs, la gestion des voiries doit inclure le développement d'un nombre suffisant d'artères conçues sur la base des principes des rues complètes, afin d'accueillir divers modes de transport, notamment la marche, le vélo, les transports publics, les automobiles et les poids lourds. Les rues urbaines devraient être gérées de manière à favoriser des modes plus durables, avec de larges trottoirs et passages pour piétons, des voies réservées aux vélos et aux autobus, des vitesses de conception faibles et une modération de la circulation.

Il est aussi fait remarquer qu'à Madagascar, différents ministères et agences travaillent sur différents programmes de mobilité de manière assez ponctuelle. Dans le Grand Antananarivo, plusieurs ministères et agences sont responsables du transport urbain, parmi lesquels deux entités jouent un rôle particulièrement important dans la réglementation du transport urbain : la Commune Urbaine d'Antananarivo (CUA) dans la zone urbaine et l'Agence des Transports Terrestres (ATT) relevant du Ministère des Transports dans la zone périurbaine. Cette dualité de gestion engendre parfois des problèmes au niveau de la répartition des responsabilités et l'allocation des ressources financières disponibles. Ainsi, il est recommandé de revoir l'organisation et le système de financement.

Du côté du Ministère en charge des Transports, on assure prendre en compte autant que faire se peut les recommandations de la Banque mondiale, notamment celles émises dans le document intitulé " Vers un transport urbain durable et sûr à Madagascar ". Aussi, ce département indique que les projets à réaliser sont soumis à une analyse économique plus poussée afin de comparer différentes options potentielles de manière systématique et de fournir une orientation sur la manière de prioriser les investissements publics et les interventions à privilégier. Aussi, des indicateurs comme le taux de rendement interne économique (TREI) ou le rapport avantages-coûts et la rentabilité sont maintenant produits.

Ce département qui a aussi rappelé, qu'en mars 2020, Une journée d'études consacrée la mobilité urbaine à Madagascar organisée en partenariat avec l'Ambassade de France a permis de se pencher sur la mission, les attributions et les axes stratégiques du ministère chargé des Transports. Mais également d'aborder les problèmes actuels du transports urbains et de présenter les projets pilotes.

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