Alors qu'une extrême sécheresse continue de sévir au Kenya - et plus généralement en Afrique de l'Est -, des milliers d'enfants se trouvent contraints d'abandonner l'école.
1,5 millions d'enfants risquent d'être déscolarisés à cause de la sécheresse au Kenya. Ce chiffre vient s'ajouter aux 1,9 million d'enfants déjà déscolarisés dans les régions arides et semi-arides du pays.
Cette situation est due à la sécheresse historique qui touche l'Afrique de l'Est, a indiqué mercredi " Education Cannot Wait " (" L'éducation ne peut attendre "), le fonds mondial des Nations Unies pour l'éducation dans les situations d'urgence et de crises prolongées, qui a annoncé une subvention de deux millions de dollars américain.
Des millions d'enfants en danger
Au moins 4,35 millions de personnes au Kenya ont besoin d'une aide humanitaire en raison de la plus longue sécheresse depuis 40 ans. Et cette " pire sécheresse depuis 40 ans " met des millions d'enfants en danger. Fournie par l'UNICEF et le HCR, la première subvention d'intervention d'urgence permettra d'atteindre 39.000 filles et garçons qui ont besoin d'un soutien urgent.
Cette subvention, d'une durée d'une année, sera mise en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Elle permettra d'assurer l'accès à l'eau potable dans les écoles, de garantir la protection des enfants, de remettre les enfants sur les rails de l'apprentissage grâce à des fournitures, des campagnes de retour à l'école et un soutien aux enseignants.
" La crise climatique a un impact sur l'éducation de 40 millions d'enfants chaque année. Au Kenya et dans toute la Corne de l'Afrique, nous devons associer l'action en faveur de l'éducation à l'action en faveur du climat afin de maintenir les filles et les garçons à l'école ", a déclaré Yasmine Sherif, Directrice du fonds mondial des Nations Unies pour l'éducation dans les situations d'urgence.
Pas moins de 460 écoles n'ont pas de source d'eau
Sur le terrain, le manque d'eau affecte les moyens de subsistance des parents et augmente la vulnérabilité des enfants, en particulier dans les zones touchées par la sécheresse. Selon l'UNICEF, pas moins de 460 écoles n'ont pas de source d'eau, et plus de 1.800 dépendent de la collecte de l'eau de pluie.
" Lorsque les enfants abandonnent l'école, ils sont confrontés à la faim, au mariage précoce, au travail forcé, au recrutement dans des groupes criminels et armés et à d'autres atteintes à leur humanité ", a alerté le Fonds relevant que la sécheresse est une menace majeure pour les progrès réalisés dans le secteur de l'éducation, en particulier dans les régions arides et semi-arides du Kenya.
Par ailleurs, les réfugiés, les filles et les enfants handicapés sont touchés de manière disproportionnée par la crise climatique. " Nous devons agir maintenant. Sinon, les dommages causés au bien-être et à l'apprentissage des enfants pourraient être beaucoup plus coûteux à réparer et/ou irréversibles ", a fait valoir Anselme Motcho, Représentante par intérim de l'UNICEF au Kenya.