Sénégal: 2éme édition du Festi-Sérère - Spectacle autour du " Ngurbaan "

21 Décembre 2022

La Maison de la culture Douta Seck a accueilli, samedi, la deuxième édition du Festi-sérère. Cet évènement a permis de revisiter la tradition sérère, la parenté à plaisanterie. En plus d'une conférence et d'une exposition, il a été marqué par une soirée d'animation qui a mis en lumière la beauté de la culture de cette ethnie.

Dix-huit heures trente minutes. En cette soirée de samedi, à la Maison de la Culture Douta Seck, la scène est déjà bien placée. La batterie se dresse au milieu de la cour, tel un trône. Balafon, guitare, banjo, contrebasse, micros et djembé sont bien sur le podium. Au programme sons et lumières. Les réverbères illuminent les visages des spectateurs.

A côté du podium, " le village du festival " impressionne. Il est entouré de tige en bambou et une pirogue tricolore avec les dessins d'Aguène et Diambone, les sœurs jumelles, est visible à l'intérieur. Dans cet endroit, l'on observe plus loin des représentations de Maïssa Waly Dione, " Buur Sine " ainsi que des " Pangool ". Au fur et à mesure que les minutes s'égrènent, le public prend d'assaut le lieu de spectacle. Le chanteur sérère Simon Sène et ses musiciens surgissent sur scène. Avec sa voix mélodieuse, l'artiste fait le show pour galvaniser l'assistance.

Quelques minutes après, le " ngurbaan ", un plat traditionnel sérère à base d'arachide et de mil accompagné de citron et de piment, est servi. C'est le régal ce soir ! Quatre à six personnes prennent place devant chaque table. " Madame, j'espère que vous n'êtes pas sérère ? ", demande un jeune homme diola, petite serviette blanche à l'épaule. " Bien sûr ", rétorque la jeune dame, avec un large sourire. " Donc, je suis ton roi ", ajoute son interlocuteur. Cette brève discussion illustre la parenté à plaisanterie entre diola et sérère. D'ailleurs, c'est le thème du festival de cette année.

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Le diner fini, les festivaliers rejoignent leur place en face du podium. Après avoir été réclamé par le public, le musicien Latyr Faye de l'Orchestre national fait son entrée. Il débute avec une chanson qui ne laisse personne indifférent. Les uns applaudissent, les autres dansent sur place.

A la dernière rangée, est assise une jeune fille de teint de noir. Elle fait son propre show à côté. Dans son bas large orange et ses baskets, elle danse admirablement bien. Tous les regards se tournent vers elle. Sans se soucier du regard du public, la jeune dame continue son spectacle. Manjack, elle est venue prendre part à ce spectacle. Le temps passe, Latyr et ses hommes continuent de faire vibrer l'assistance.

Simon sur scène

Vers 23 heures, le lead vocal de " A kéléké Mayaye ", Simon Sène, revient sur scène. Cette fois-ci, avec plus d'ambiance. Face à lui, le public devient plus enthousiaste. Avec son " riti " (un instrument musical), l'homme habillé en tenue traditionnelle sérère amène son public à un voyage au royaume sérère. Emu, un jeune homme, venu de Diofior pour assister à l'évènement, laisse éclater sa joie : " Oh !!! Cëy cosaan sérère fayal " (la tradition sérère est tout simplement belle).

Quelques minutes après le " riti ", il entonne une chanson en hommage à Mame Salla Faye, l'organisatrice du festival. Grand boubou, sac à main, elle est restée majestueuse, malgré l'âge. Simon chante la lignée Faye et les qualités de la dame. Celle-ci, prise d'une vive émotion, se met à distribuer des billets de banque. Pour maintenir le rythme, Simon enchaîne avec son fameux morceau " ndianka sérère ". La communion avec les festivaliers est juste magnifique. A travers cette chanson, l'artiste demande à ses frères et sœurs de rester enraciner dans leur culture.

A côté, visiblement très émue, une jeune fille n'arrive plus à se retenir. Elle quitte sa place pour montrer ses talents de danseuse. Conquis, un des batteurs de tam-tam l'invite à rejoindre le podium. L'instant est électrique. Le rythme éclectique. Ce qui a davantage subjugué le public c'est quand une " tubaab ", une européenne, a quitté son siège pour se projeter sur la scène pour la " déchirer " de ses pas. C'est avec cette belle communion que Simon Sène a quitté la scène du Festi-sérère. Moment choisi par Mame Salla Faye pour tirer un " bilan positif " de cette deuxième édition. Et pour montrer que le Sénégal est un pays de paix, les Sérères ont invité Maman Guereti Badji, une chanteuse diola. Il en a été de même pour les femmes de Diofior. Cette année, elles sont les invitées d'honneur du Festival. Avec leurs calebasses, leur passage a été des plus abouties. Ndèye Faye, la relève de Yandé Codou Sène, a clôturé la soirée.

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