Congo-Kinshasa: A qui le bénéfice ?

A moins d'une année des élections présidentielle et législatives, tout est désormais comptable en politique. C'est de bonne guerre dès lors que les politiciens ne se font jamais de cadeau.

Pas question de laisser un camp tirer les dividendes au mépris de l'autre. Les Nations Unies ont décidé par la Résolution 2667 de lever l'obligation de notification pour toute fourniture d'armes, d'équipements, de formation, de conseil et d'assistance militaire au profit de la RDC.

Une victoire, certes pour la RDC, dont la partie Est reste occupée par le M23 instrumentalisé par le Rwanda. Les recommandations prises à Luanda puis à Nairobi, ne sont toujours pas d'application. Le M23 n'obtempère pas. La communauté internationale, comme lassée par cette situation, indexe le Rwanda.

Paris qui porte le dossier de la RDC au Conseil de sécurité, n'a pas hésité de changer son fusil d'épaule en promettant de faire pression sur le Rwanda qui doit, à son tour, donner des injonctions à ses ouailles du M23, pour que finalement s'arrête cette guerre d'agression contre la RDC.

La communauté internationale représentée sur place par la représentante adjointe du secrétaire général de l'ONU, Bintou Keita, parle d'une grande victoire diplomatique pour le gouvernement congolais. Elle est soutenue à l'interne par les alliés de Tshisekedi qui considèrent que le pays commence à savourer les effets des tournées diplomatiques à travers le monde du Président de la République.

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Cependant, à l'opposition, c'est le contraire. Pour Martin Fayulu, candidat déclaré à la présidence de la République pour 2023, ce n'est nullement la diplomatie de Tshisekedi qui a gagné mais, par contre, il salue cette résolution en félicitant le peuple congolais pour la mobilisation et la pression ayant abouti à cette victoire.

D'aucuns parlent du réveil de l'Eglise catholique, qui a mobilisé de partout ses fidèles à travers des actions pacifiques pour dénoncer la complicité de la communauté internationale dans la situation de l'agression dont la RDC est victime.

La nouvelle année qui s'offre à l'humanité est essentiellement électorale pour la République démocratique du Congo. Le gouvernement a la chance de catalyser les aspirations en appelant à un sursaut de la population tout entière. Déjà, le fait qu'elle ait répondu à cet appel du gouvernement, témoigne de cette connexion avec ce dernier.

Il sied de rappeler que sous Mzee Laurent-Désiré Kabila, la RDC avait été agressée par le même Rwanda. L'appel à la mobilisation de Mzee qui fut un succès à l'interne, n'a pas permis pour autant à la communauté de changer le cours de l'histoire. Mais, Tshisekedi aura le mérite de réussir à retourner en faveur de la RDC, la communauté internationale qui a soutenu pendant plusieurs décennies Kagame.

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