2023 devrait être une année électorale. Le conditionnel est cependant de précaution parce qu'un facteur élémentaire mais tellement fondamental a disparu : la confiance. Combien de fois n'a-t-on pas demandé qu'on tire une bonne fois pour toutes les leçons des erreurs successives précédentes, et pourtant rien n'a été fait pour instaurer un autre paramètre basique essentiel : la transparence.
Recensement, carte d'identité, liste électorale, carte électorale : où en est-on de l'informatisation et de la numérisation ? C'est pourtant le moyen le plus sûr d'éviter que des vifs se retrouvent exclus tandis que certains morts bénéficient de deux cartes d'électeur. Par ailleurs, le comptage électronique des votes dans chaque bureau à travers l'île permettrait la connaissance en temps réel des résultats, rendant impossible toute modification au cours de l'acheminement paperassier vers la Capitale.
Tout le monde aspire à vivre en paix. Personne ne souhaite revivre l'inquiétude permanente d'une énième crise politique. Malheureusement, le verrouillage du système électoral ne favorise nullement la confiance par la transparence. La situation de Madagascar est simplement honteuse. La plus grande des îles indianocéaniennes fait pitié, toisée par des voisines réellement plus émergentes. Et dire que les premiers cadres de ces îles avaient fréquenté notre Université, alors que désormais, nos enfants vont "emprunter" le savoir chez eux. Les générations d'avant nous avaient légué un pays plutôt envié. Notre génération aura honte de l'héritage qu'elle va laisser. Chez les gouvernants, le patriotisme est resté déclamatoire. La confiance, évoquée au début, constituera la condition première pour éviter une décadence encore pire.