Ile Maurice: Avortement clandestin - Un gynécologue dans de beaux draps

22 Décembre 2022

Un gynécologue de 36 ans exerçant dans le privé a été arrêté par la Criminal Investigation Division de Beau-Bassin le mardi 20 décembre. Ce jeune professionnel de santé originaire de de Beau-Bassin a été placé en détention et a comparu devant le tribunal de Rose-Hill hier. Une accusation provisoire d'"unlawful termination of pregnancy" a été retenue contre lui.

La police a appréhendé le gynécologue dans sa seconde résidence, à Quatre-Bornes, après le témoignage d'une femme de 20 ans, une habitante de Cap-Malheureux, qui s'était rendue en urgence à l'hôpital SSRN à Pamplemousses dans l'après-midi du samedi 3 décembre, car elle souffrait d'atroces douleurs au ventre. Pressée de questions, elle a fini par avouer qu'elle aurait subi un avortement chez un gynécologue à Beau-Bassin. La jeune femme a expliqué que, enceinte de huit semaines, elle s'est rendue chez le praticien le jeudi 1er décembre et qu'il aurait procédé à l'interruption de sa grossesse.

Lors de son interrogatoire par la police de Beau-Bassin, le gynécologue a nié avoir pratiqué un avortement. Il confirme avoir ausculté la patiente, mais n'avoir à aucun moment procédé à une interruption de grossesse. L'enquête se poursuit.

Rappelons que l'avortement est autorisé sous des conditions spécifiques, pendant les premières quatorze semaines de grossesse suite à des amendements apportés à l'article 235 du Code pénal. L'interruption volontaire de grossesse est autorisée - sans aucune poursuite - dans quatre circonstances. Premièrement, si la grossesse met en danger la vie de la femme enceinte. Deuxièmement, si la santé physique ou mentale de la femme enceinte est exposée à des risques pouvant entraîner de graves problèmes. Troisièmement, s'il existe une réelle possibilité que le fœtus développe une malformation ou une anormalité physique ou mentale grave. Et quatrièmement, l'avortement est jugé légal pour les filles mineures de moins de 16 ans et pour les femmes victimes de viol ou d'inceste.

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Un gynécologue est habilité à recommander un avortement pour sa patiente, après avoir mis en évidence l'un de ces quatre cas de figure. Sa recommandation sera ensuite soumise à l'appréciation d'un comité composé de trois gynécologues. En cas de validation, l'avortement peut être pratiqué dans les cinq hôpitaux à travers l'île et dans des cliniques privées.

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