Congo-Brazzaville: Travail - Nécessité d'adapter le Smig à la réalité du moment

Les députés ont adopté, le 21 décembre à Brazzaville, sept lois autorisant la ratification des conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) dont celle relative à la fixation des salaires minimas. Le ministre d'Etat, Firmin Ayessa, qui a défendu le projet de loi, a souligné la nécessité d'adapter le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) qui est de 50 400 FCFA aux nouvelles donnes.

Le décret n° 2008 - 942 du 31 décembre 2008 fixe le montant du Smig valable sur l'ensemble du territoire national et dans tous les secteurs d'activités à 50 400 francs CFA par mois de travail. Interpellé par la représentation nationale lors de l'adoption de la loi autorisant la ratification de la convention n°131 de l'OIT sur la fixation des salaires minimas, le ministre en charge de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Firmin Ayessa, a reconnu que le Smig actuel ne répond plus. Selon lui, l'OIT prône le tripartisme, le dialogue social à travers la tripartite dans la résolution des problèmes liés aux travailleurs.

" Le montant de 50 400 FCFA est insuffisant, que ce soit pour le Smig et le reste. Ce qui est vrai, depuis quelques années, le problème est posé par les trois centrales syndicales les plus représentatives et se trouve aujourd'hui sur la table du gouvernement. ... Avec les différentes crises que notre pays traverse, cela a joué de façon forte sur le panier de la ménagère. Nous sommes conscients de cette question lancinante. Dans quelques jours, nous aurons, sous la présidence du Premier ministre, une session du Comité national du dialogue social. A l'ordre du jour de cette réunion, qui aura lieu le 30 décembre prochain, ce problème figure en bonne place ", a-t-il a annoncé, précisant que le mondant ne répond plus, d'où la nécessité de l'adapter à la réalité du moment.

%

Depuis quelques années, le plus bas salaire à la Fonction publique est de 90 000 FCFA pour certains tandis que pour d'autres il est à 120 000 FCFA. Ce qui est contraire à l'article 1er du décret n°2008-942 du 31 décembre 2008. En effet, l'augmentation du point d'indice des salaires des fonctionnaires qui est passé de 160 à 300 entre 2011 et 2017 a entraîné une amélioration de leurs salaires de sorte que le plus petit salaire d'un fonctionnaire est passé de 90 000 FCFA en 2014 à 120 000 FCFA en 2015, avant d'augmenter encore en 2016 et 2017. A vrai dire, il ne s'agit pas d'une augmentation du Smig, d'autant plus qu'elle ne concerne que les fonctionnaires. De même, le décret de 2008 n'a jamais été abrogé par un texte contraire, a renseigné un sachant.

Les députés ont, par ailleurs, autorisé la ratification de six autres conventions de l'OIT. Il s'agit notamment des conventions 106 relative au repos hebdomadaire ; 122 sur la politique de l'emploi ; 140 sur le congé éducation payé ; 128 sur les prestations d'invalidité, de vieillissement et de survivants ; 130 concernant les soins médicaux et les indemnités de maladie ; 135 relative aux représentants des travailleurs.

Un travail salué par le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale pour qui, à l'allure où vont les choses, le Congo pourrait ratifier une cinquantaine de conventions de l'OIT d'ici à la fin de l'année 2023. " La dynamique que vous venez d'installer dans l'adoption de ces projets de loi de ratification va nous permettre d'améliorer, de façon substantielle, notre statut à l'OIT. Sur environ 200 conventions de l'OIT, notre pays, à l'allure où vont les choses, grâce à cette dynamique que le Parlement congolais est en train d'installer, nous pourrions, d'ici à la fin de l'année prochaine, arriver à une cinquantaine de conventions ratifiées par notre pays. Je vous assure, ce sera là un score plus qu'intéressant puisqu'il y a plusieurs pays qui ne sont pas encore à une vingtaine de conventions ratifiées ", s'est réjoui Firmin Ayessa.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.