Congo-Kinshasa: Levée de l'embargo sur les armes - Le pays s'en sort ragaillardie

" Une iniquité réparée ", pourrait-on dire après l'adoption de la dernière résolution onusienne levant les restrictions imposées jusqu'alors à la République démocratique du Congo (RDC) en matière d'armement.

La RDC, qui s'est battue bec et ongle pour obtenir gain de cause dans ce qui a tout l'air d'une intrigue pour avoir impliqué plusieurs pays amis, ne peut que se réjouir du dénouement. En effet, c'est depuis 2008 que l'Organisation des Nations unies avait levé l'embargo sur les armes en RDC, tout en maintenant la procédure de notification, plusieurs fois amendée. Ce régime de restriction qui enjoignait les marchands d'armes à notifier, en amont, le Conseil de sécurité sur le type d'armes fournies aux forces régulières de la RDC, vient d'être aboli à la satisfaction générale.

Pendant près de vingt-deux ans, le pays a souffert de cet embargo qui a fait l'affaire des groupes armés et autres forces négatives très prolifiques et régulièrement approvisionnés en matériel de guerre grâce à des connexions impliquant aussi bien des officiers des Forces armées de la RDC que des Etats voisins. Dans son rapport publié le 12 septembre 2012, l'organisation des droits de l'homme Human right watch citait nommément le Rwanda et l'Ouganda comme principaux pourvoyeurs d'armement aux groupes armés qui empestent l'Est de la RDC. Une situation qui a longtemps desservi le pays de Félix Tshisekedi dont l'effort de guerre fut oblitéré par des traitrises et duplicités, tant en interne qu'en externe.

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Le Conseil de sécurité, qui justifiait le maintien du régime de notification en cas d'importation d'armes vers la RDC par le besoin de traçabilité, vient donc de se rétracter devant les faits. Kinshasa peut maintenant respirer et s'équiper militairement sans avoir des comptes à rendre à personne. Sur le terrain, il est clair que la donne va changer. Le premier mouvement de retrait des troupes du M23 des zones occupées est symptomatique d'une fin probable des hostilités.

Faire taire à jamais les armes

Nonobstant la résolution onusienne 2641, les armes ont toujours circulé dans la sous-région et, particulièrement à l'Est de la RDC, transitant entre milices, groupes armés et forces négatives, sous les regards impuissants d'une communauté internationale plutôt complice via ses multinationales. D'où, il fallait sonner le tocsin de la révolte comme l'a fait la France et d'autres pays partenaires, agacés par cette forme d'hypocrisie qui repoussait de plus bel l'échéance d'une paix restaurée en Ituri, au Nord et Sud-Kivu.

Présentée par la France, la résolution 2667 a été votée à l'unanimité par les pays membres de l'organe suprême des Nations unies qui a déclaré reconnaître la " situation sécuritaire précaire sur le terrain " en RDC caractérisée notamment par le ravitaillement continue des groupes armés en armes et munitions. La France s'est investie pour que le régime de notification qui liait les fournisseurs d'armes à la RDC soit levé. Paris a condamné le soutien apporté par Kigali au M23 à qui elle a exigé l'arrêt immédiat des hostilités.

Vu que le régime d'embargo interdit, de manière évidente, toute forme d'appui aux groupes armés sévissant sur le territoire de la RDC, d'autres Etats du monde, à l'instar de la Belgique, de l'Espagne, des Etats-Unis, de l'Allemagne et tant d'autres, ont aussi condamné l'agression de la RDC par le Rwanda via le M23 et exigé que ce groupe terroriste cesse avec ses activités criminelles aux conséquences désastreuses.

Quoiqu'il en soit, les lignes sont véritablement en train de bouger grâce à la diplomatie agissante impulsée par le chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi. Toutefois, la levée partielle de l'embargo sur les armes au profit de la RDC devrait amener le Conseil de sécurité à couper désormais toutes les sources d'approvisionnement en armes des groupes armés et arrêter des mécanismes visant à empêcher in fine la floraison d'une telle entreprise macabre.

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