Huitième et dernier jour d'audience du procès des auteurs présumés de l'attentat de Grand-Bassam. L'attentat, perpétré le 13 mars 2016 dans la station balnéaire, avait fait 22 morts. Il avait été revendiqué par Aqmi. Hier soir, le parquet a requis la prison à vie pour les quatre accusés qui figurent dans le box des accusés, et pour six autres personnes accusées d'être les cerveaux de l'attentat. Cet après-midi, la défense a prononcé sa plaidoirie, et demandé l'acquittement de ses clients.
Après avoir observé une minute de silence, les avocats de la défense au procès de l'attentat de Grand-Bassam se sont attaqué à l'ensemble de la procédure. Pour eux, le procureur n'a pas présenté d'éléments montrant la culpabilité de leurs clients. Aucun témoin présenté devant le tribunal ne les a reconnus. " Il n'y a pas d'élément clair qui rattache les accusés aux faits qui leur sont reprochés ", souligne Me Eric Saki, qui regrette que ses clients soient présentés comme des " boucs émissaires ".
Pour cet avocat, la " proximité " de ses clients avec certains accusés, ne prouve pas leur complicité. " On s'est contenté seulement de dire qu'ils avaient une proximité avec celui qu'on appelle Kounta Dallah. Avoir une proximité avec quelqu'un, est-ce que cela fait de vous son complice ? Est-ce qu'on emprunte la criminalité d'autrui ? Voici toute la question. Il revenait à l'accusation d'apporter les preuves qui justifiaient que nos clients avaient joué un rôle quelconque ou avaient pris part aux faits qui leur étaient reprochés ", estime-t-il.
" Il faut qu'ils paient pour l'exemple ? "
" Il faut qu'ils paient pour l'exemple ? Au nom de quoi ? ", s'est-il aussi interrogé. La défense a demandé que les quatre accusés présents à l'audience soient acquittés. Tout comme 7 autres personnes qui bénéficient déjà d'un non-lieu d'un premier juge d'instruction. Quant aux " autres ", " ils se sont confessés ", affirme Me Eric Saki, qui demande au tribunal de " tirer les conclusions du droit ".
À la fin de l'audience, les quatre accusés ont prononcé un mot, à l'endroit du tribunal, pour clamer une dernière fois leur innocence. Le jugement a été mis en délibéré pour le 28 décembre.