Le drapeau rouge est hissé sur la colline de Manjakamiadana. Les habitants exposés aux dangers d'éboulements sont invités à quitter les lieux.
En danger. Des habitants de la colline de Manjakamiadana dorment très peu, depuis l'arrivée des pluies. " On reste éveillé lorsqu'il pleut. Nous sommes sur nos gardes, en cas d'éventuelles chutes de pierre", témoigne Mirana, une épicière au pied de la falaise d'Ampamarinana, hier. Sa maison qui se trouve au premier plan du danger, a été déjà anéantie par des blocs de rocher, en 2018. Cette maison est réhabilitée, 4 ans plus tard et Mirana a repris son activité d'épicière, au même endroit. Elle ne cache pas, cependant, sa peur, tout comme sa voisine qui a été témoin des éboulements mortels sur le versant Ouest de cette colline. Assises devant l'épicerie et en face des restes des blocs de rocher qui se sont effondrés à l'époque, les deux voisines discutent des bruits terrifiants du panneau Antananarivo à Ampamarinana, lorsqu'il est secoué par le vent. " On a l'impression que ce sont des bruits de rochers qui s'effondrent. ", lancent-elles.
Les habitants de cette colline sont conscients du danger auquel ils sont exposés. " Les glissements de terrain ou les éboulements sont imprévisibles. On prévoit de quitter le lieu, lorsqu'il pleuvra des cordes ", indiquent-ils. Quelques maisons sont déjà fermées sur le versant Ouest. Leurs propriétaires auraient quitté définitivement les lieux, après les accidents mortels successifs, depuis 2018.
Zone rouge
Les sols se dégradent sur cette colline sacrée, ce phénomène accentue les risques de glissements de terrain et d'éboulements de rocher. Des techniciens du Bureau national de la Gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) démontrent cette dégradation des sols par la constatation de l'eau qui coule sur les rochers. La pluie augmente les risques d'accidents. Quinze fokontany sont classés zone rouge aux glissements de terrain et aux éboulements, dans la commune urbaine d'Antananarivo (CUA). Dix mille personnes sont exposées à ces dangers sur la colline de Manjakamiadana, à Ambohidempona et à Faravohitra, selon la CUA. Des militaires et des sapeurs-pompiers ont commencé à hisser des drapeaux rouges, au niveau de ces fokontany. Ces drapeaux signifient que les personnes qui vivent à proximité doivent quitter les lieux, en attendant des solutions pérennes. La plupart des résidents concernés par cette alerte envisagent de partir seulement au cœur de la saison de pluie. D'autres refusent carrément d'abandonner leurs maisons. " Le danger est déjà écarté. Il n'y aura plus d'éboulement de rochers. Ces roches poussent. Nous espérons qu'il n'y aura plus d'accident ", note une mère de famille qui loue une maison à Ambanin' Ampamarinana. Les autorités risquent de procéder à des expulsions manu militari, comme cela a été le cas en 2019, pour épargner des vies.