Il y a des hommes-étoiles qui éclairent leur ville à travers un créneau apolitique, sain et simple : le football. Et quand ils s'éteignent, un coin d'ombre s'installe.
Dans la belle banlieue balnéaire, La Marsa, petite, mais agréable, surgit, cahin caha, une équipe de football dénommée l'Avenir Musulman. Elle arriva à la Division Nationale et là, attention, les Marsois arrivent.
Et, tels des envahisseurs insatiables, commencent à faire parler la poudre, le détonateur de cette armada sympathique, avec Toto Klibi, Chiheb et autres, était Ammar Merrichkou, l'homme qui faisait trembler tous les grands gardiens de l'époque et... leur usurpant parfois leur dextérité, fait unique.
Dans les années 60, l'Avenir de La Marsa jouait contre le Club Africain, Merrichkou a marqué un but (1-0) pour l'Avenir. En 2e mi-temps, Kechiche, le gardien de l'Avenir, a été expulsé, il n'y avait pas alors de remplacement, Ammar Merrichkou porta le maillot de gardien.
Il y eut un penalty pour le Club Africain, Merrichkou, en gardien improvisé, l'arrêta. Résultat final : Avenir-CA (1-0).
En conclusion, à lui seul, il a battu le grand Club Africain d'alors.
A titre de rappel pour les amoureux des statistiques, il a été meilleur buteur en 1961 avec... 18 buts.
Mais son record inégalable, c'était la finale de la Coupe de Tunisie (en 1961). L'Avenir contre le grand Stade Tunisien (3-0), trois buts marqués par Ammar Merrichkou (20e, 23e et 48e).
Et pourtant, ce grand Monsieur ne s'est jamais départi de sa grande modestie, n'a guère pris la grosse tête et est resté jovial, aimé de tous.
On le regrette, tels sont les grands hommes.
Non Ammar, on ne te dira pas adieu, mais au revoir dans l'Au-delà car une étoile au Paradis se rallumera.