La Fédération nationale des associations des personnes vivant avec handicap (FENAPHACO) a organisé ce jeudi 22 décembre 2022, à Caritas-Développement/Kinshasa, un atelier national de formation des personnes vivant avec handicap comme observateurs électoraux à long terme pour la surveillance de différentes étapes du processus électoral en RDC.
En effet, cet atelier a été organisé dans le cadre du projet d'appui et de renforcement de la participation citoyenne des personnes vivant avec handicap au processus électoral inclusif en République démocratique du Congo, un projet financé par la FENAPHACO, l'ONG américain National Endowment for Democracy (NED) et IRI à travers le fonds de l'USAID.
Pour Me Pindu-di-Lusanga Patrick, Coordonnateur national de la FENAPHACO, cet atelier de formation a été organisé pour, notamment, surveiller, entre autres, l'opération d'identification des électeurs qui va commencer ce samedi 24 décembre 2022 ; la réception de toutes les candidatures, en général, et en particulier, celles des personnes vivant avec handicap ; le traitement de ces dossiers des candidatures ; la publication des différentes listes électorales ; le jour de scrutin et le contentieux électoral.
Pour Me Pindu Patrick, ces observateurs à long terme, 30 au total pour la ville-province de Kinshasa, vont devoir surveiller toutes les étapes et les phases du processus électoral 2023-2027. Ils vont également former des observateurs à court terme à Kinshasa tout comme dans les provinces d'intervention de ce projet, notamment, au Kwilu, au Kwango, au Kongo central, à l'Équateur, au Sud-Ubangi, à Maï-Ndombe, au Kasaï, au Kasaï oriental et au Kasaï Central.
Il sied de préciser que les observateurs à court terme vont seulement surveiller les élections proprement-dites.
C'est dire que dès ce samedi 24 décembre 2022, les observateurs à long terme seront déployés dans les centres d'inscription pour se rendre compte si les responsables de ces centres respectent des droits des personnes vivant avec handicap tels que prescrit dans la loi électorale et aussi dans l'identification des électeurs ainsi que dans les mesures d'application de la loi électorale.
Au total, 30 observateurs électoraux formés à long terme par la FENAPHACO, seront déployés en premier lieu en provinces, pour faire l'observation électorale. Ils vont ensuite former, à leur tour, les observateurs "à court terme", qui vont aller s'assurer le jour des élections, de l'emplacement des bureaux, des conditions de travail des gens qui y sont affectés, mais aussi voir comment les gens vont voter.
"Nous voulons avoir plus au moins 2000 observateurs électoraux. S'agissant de l'accréditation, nous avons déjà écrit à la CENI mais, jusque-là, elle n'a pas encore répondu aux organisations de la Société civile congolaises et des organisations internationales. Les délais impartis c'est jusqu'au samedi 24 décembre. Nous attendons peut-être qu'elle pourra nous lancer des invitations bien avant le samedi", a précisé Me Pindu Patrick.
Au fond, la FENAPHACO tient mordicus à avoir une grande mission d'observation électorale des personnes vivant avec handicap, parce qu'il a été constaté, selon Me Pindu Patrick, que dans toutes les missions d'observation électorale depuis 2006 jusqu'aujourd'hui, que ce soit celles qui ont été conduites par la CENCO, l'AETA, le SYMOCEL, le RENOSEC, n'ont pas tenu compte des personnes vivant avec handicap. Déjà, dans leurs différents rapports du processus électoral qu'elles publient, révèle Me Pindu, ces missions ne mettent pas une mention sur les personnes vivant avec handicap. Et pourtant, nul n'ignore que les personnes vivant avec handicap rencontrent beaucoup de difficultés d'accéder à l'enrôlement, à la réception des candidatures et au vote. Voilà pourquoi, Me Pindu Patrick lance un cri d'alarme aux partenaires techniques et financiers de pouvoir appuyer la mission d'observation électorale pour les personnes vivant avec handicap en RDC.