Depuis quelques jours la fièvre de Noël sévit un peu partout. Quelle que soit la conjoncture la fête de la Nativité reste incontournable.
Effervescence. Il suffit de voir l'affluence dans les rues, le bouchon dans le trafic, la ruée vers les grandes distributions pour comprendre que Noël reste la plus grande fête de l'année. Quelle que soit la conjoncture et les difficultés de toutes sortes, tout le monde se plie en quatre pour que Noël ne perde pas de sa solennité.
Au Behoririka c'est une marée humaine qui investit les magasins chinois et les trottoirs depuis plusieurs jours. Il y a tout ce qu'on cherche dans ce China Town. Les décorations de Noël comme les jouets en passant par les habillements, la vaissellerie, l'outillage, les ustensiles de cuisine, les accessoires de mode... On y trouve de tout. C'est la raison pour laquelle cet endroit grouille de monde tous les jours du matin au soir. Les voitures ont du mal à se frayer un chemin au milieu de cette foule " collée serrée " comme le disait un tube zouk des années 80.
Difficile de mettre un pied devant l'autre dans cette caverne d'Ali Baba où outre les acheteurs, il faut aussi faire avec les dockers, les vendeurs ambulants de cacahuètes, d'ananas ou citron. Il faut que chacun y trouve son compte pour pouvoir fêter Noël.
Les achats sont assez divers. Les revendeurs sont les plus nombreux. Il achètent des articles en gros allant des cadres pour photos, aux horloges murales en passant par les sandales, les vêtements et les jouets.
À Tsaralalana, l'ambiance est la même avec un peu moins d'affluence. Ici le commerce est tenu par des Indiens mais les clients restent malgaches. Les jouets marchent plutôt bien ici avec des prix plus ou moins raisonnables. On peut avoir une petite voiture qui peut faire des culbutes à 10.000 ariary, un ballon à 20.000 ariary. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses.
Autres alternatives
Noël est également la meilleure période de l'année pour les emballeurs de cadeaux à Analakely et à Tsaralalana. " Nous achetons les papiers par paquet chez les Chinois. C'est mon gagne-pain pain toute l'année fête ou pas " révèle Thomas, un emballeur à Tsaralalana à la dextérité féminine.
Le marché aux volailles n'est pas pris d'assaut par les clients comme on devait s'y attendre. Un poulet, une dinde ou une oie restent le plat traditionnel pour Noël. Mais depuis quelques années les prix deviennent prohibitifs pour de nombreux foyers. Ces derniers se sont tournés vers d'autres alternatives.
" Une dinde est proposée à 300.000 ariary. C'est de la folie. Mon budget ne me permet pas un tel caprice. Autant donné un sursis à la dinde de vivre jusqu'à l'année prochaine. " se désole Razanamanana, la soixantaine bien sonnée et groggy par l'envolée des prix des habitants de la basse-cour. Le menu sera bien modeste pour la plupart des foyers, inflation oblige. Même les pâtes importées sont devenues hors de portée des bourses moyennes.
L'important à Noël est plus de se retrouver en famille que de faire un festin. On en profite pour rentrer dans sa ville d'origine pour rendre visite aux parents et aux proches. Avec les prix du billet des taxibrousses, on fait un petit sacrifice à Noël même si les transporteurs majorent le tarif.