Madagascar: Filière pharmacie - Les travaux de lobbying se poursuivent

Face à l'état des lieux, l'ONP affirme focaliser sa réflexion sur les voies et moyens de mettre la filière pharmacie sur les rails d'un développement dynamique et responsable.

L'Ordre National des Pharmaciens (ONP), affirmant agir dans l'intérêt de la santé publique et en harmonie et en interaction avec l'ensemble des parties prenantes publiques et privées, continue de mener campagne pour que les discussions se poursuivent concernant la manière d'arrimer la loi sur la coexistence entre les officines pharmaceutiques et les dépôts de médicaments aux objectifs du cadre légal qui régit le secteur sanitaire dans le pays.

Pour rappel, la proposition de loi sur la coexistence entre les officines pharmaceutiques et les dépôts de médicaments a achevé son parcours parlementaire suite à son adoption par le Sénat, le 15 décembre 2022. Pour l'Ordre National des Pharmaciens, la promulgation du décret d'application y afférent clôturera le processus législatif engagé. Pour autant, cette organisation soutient que le débat n'est pas clos car il s'agit maintenant de voir dans quelle mesure ladite loi devrait répondre à l'esprit et aux dispositions du nouveau Code de la Santé qui est en cours d'élaboration, sous l'égide du Ministère de la Santé Publique, et en concertation avec toutes les parties prenantes.

À cet effet, l'ONP estime nécessaire de rappeler que, lors des discussions préalables à l'adoption de la loi sur la coexistence entre les officines pharmaceutiques et les dépôts de médicaments, l'utilité de trouver " une solution pérenne, une base légale et repensée, au niveau du futur Code de la Santé ", était considérée comme centrale aussi bien sur le plan social qu'économique. Et cette organisation d'ajouter que la question des médicaments tient un rôle de premier plan dans le fonctionnement de l'économie de la santé du pays et que, dans la chaîne, l'existence des dépôts de médicaments ne se situait que dans un cadre provisoire, dans une localité donnée, pour des raisons telles que l'absence d'une officine, le problème d'enclavement, ou l'impossibilité pour les nouveaux pharmaciens d'investir financièrement dans le secteur.

Des secteurs interdépendants

Manière pour l'ONP d'expliquer que la loi qui vient d'être adoptée au Sénat risque de se mettre en porte-à-faux à l'esprit qui préside à la révision du Code de la Santé, lequel doit répondre aux exigences d'un pays en mutation, vers la modernité et le professionnalisme... . Il est ainsi réclamé que le futur Code puisse être un ensemble cohérent, élaboré selon le principe de l'inclusivité car tenant compte de l'interdépendance des secteurs concernés. En d'autres termes, l'aspect commercial ne devrait pas prendre le dessus sur les considérations éthiques, déontologiques, et professionnelles. " Certes, des dispositions réglementaires régissent les responsables des dépôts de médicaments, mais il faut relever avec objectivité que leurs compétences demeurent limitées ", a aussi indiqué l'ONP.

Face à l'état des lieux, notamment par rapport au nombre de pharmaciens, ainsi que la carte géographique nationale des officines pharmaceutiques et des dépôts de médicaments, l'ONP affirme focaliser sa réflexion sur les voies et moyens de mettre la filière pharmacie sur les rails d'un développement dynamique et responsable. Les pharmaciens qui soulignent en outre qu'ils sont engagés par le serment de Galien, et restent unis pour la bonne marche de la profession dans les règles de l'art. " Pour la santé de tous, nous œuvrons pour garantir des acteurs qualifiés, pour des médicaments sûrs et de qualité, pour la sécurisation des investissements des nouvelles officines ", a-t-elle noté avant de souligner qu'elle est une institution de droit public investie d'une mission d'intérêt général dans un but de protection de la santé publique.

En face, on rappelle que les dépôts de médicaments constituent un acteur incontournable dans la distribution pharmaceutique à Madagascar. Mis en place en 2011, ils ont pour mission de pallier le manque de pharmaciens sur l'île ainsi que pour répondre aux problèmes d'accessibilités des populations aux médicaments essentiels. Notons, enfin, que selon les données disponibles, il existe 295 officines pharmaceutiques à Madagascar, dont 34 ont été ouvertes depuis 2020. Ces officines sont approvisionnées par 29 grossistes dont la plupart (22) se trouvent dans la région Analamanga. On recense en outre 401 pharmaciens dont 334 travaillent au sein des officines et 31 auprès des grossistes et des industries pharmaceutiques. Si aucune source ne permet de connaitre les revenus de la filière pharmacie dans le pays, on sait que certaines officines parviennent à réaliser plusieurs milliards d'ariary de chiffre d'affaires annuel.

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