Madagascar: Élections - La CENI appelle à une mobilisation contre les fake news

Le délai de recensement des électeurs est prolongé d'un mois et ne prendra fin que le 31 janvier 2023. La CENI en appelle à toutes les forces vives pour mobiliser les citoyens à s'inscrire dans la liste électorale et lutter contre la désinformation.

C'est confirmé. Le gouvernement a adopté le décret de prolongation du délai de recensement électoral, mercredi. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), bénéficie ainsi d'une prolongation d'un mois. Aussi, le recensement des électeurs dans le cadre de la refonte de la liste électorale ne prendra fin que le 31 janvier, au lieu du 31 décembre dans le chronogramme initial. Comme elle l'indique dans un communiqué de presse, la CENI compte améliorer sa stratégie et sa méthodologie pour atteindre son objectif de treize millions d'électeurs. La loi de finances 2023 affiche même un défi de treize millions cinq-cents mille électeurs. Un des points soulignés par la Commission électorale dans sa missive est la lutte contre les Fake news.

"Nous incitons toutes les forces vives à se mobiliser dans la lutte contre la désinformation en matière électorale", conclut le communiqué de presse publié par la CENI, jeudi. Certes, cet appel est glissé à la dernière ligne de la missive de la Commission électorale. Seulement, la phrase confirme les difficultés qu'elle rencontre dans la lutte de communication au sujet des élections. Des difficultés dont les effets se ressentent dans les résultats du recensement électoral. Depuis le début du mois d'octobre, jusqu'à jeudi, c'est-à-dire durant pratiquement les trois mois prévus dans le chronogramme initial, la CENI n'est parvenue à recenser qu'un peu plus de sept millions deux-cents mille électeurs. Un chiffre juste au-dessus de l'objectif de treize millions d'inscrits dans la liste électorale. Comme le déplore Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la CENI, la crise de confiance des citoyens vis-à-vis de la Commission électorale est une des raisons de cette faible performance.

Prise de responsabilité

Les multiples dénigrements et pilonnage de la crédibilité de la CENI font mouche auprès de certains citoyens. Surtout qu'en vue de la prochaine élection présidentielle, les clivages politiques se renforcent et la moindre information qui sert les intérêts des uns et des autres est prise pour argent comptant. Aussi, comme le confirme Soava Andriamarotafika, des citoyens ayant des obédiences politiques opposées au pouvoir refoulent les agents recenseurs et refusent délibérément de s'inscrire dans la liste des électeurs. Il y a l'exemple récent de la fausse information indiquant que Andrianarisedo Retaf Arsène Dama, le président de la Commission électorale aurait pris part au congrès régional d'un parti politique dans la région Atsimo Atsinanana. Un Fake news qui a imposé à son directeur de cabinet d'effectuer un démenti avec le planning du patron de la CENI à l'appui. Un planning indiqué dans le communiqué publié jeudi.

La missive note particulièrement la rencontre entre le numéro un de la CENI avec l'ambassadeur du Japon, le 21 décembre, à son bureau à Alarobia, alors que le Fake new affirme qu'il était dans la région Atsimo Atsinanana ce jour-là. De prime abord, la Commission électorale estime que la lutte contre la désinformation aidera à briser la crise de confiance d'une partie des citoyens vis-à-vis d'elle.

"Nous incitons tous les Malgaches, sans exception, à ouvrir leur porte aux agents recenseurs, à leur fournir les renseignements nécessaires inscrits dans les Cartes d'identité nationales afin d'atteindre les objectifs escomptés", lance alors la CENI dans son communiqué de presse. Pour ceux qui ne seront pas inscrits durant la période de recensement électoral, la Commission indique que les citoyens peuvent toujours s'inscrire auprès des bureaux des Fokontany jusqu'au moment de l'arrêtage définitif de la refonte.

Outre la lutte contre la désinformation électorale, elle demande également, aux acteurs politiques, à la société civile et aux citoyens "de prendre leur responsabilité". Une manière de les recommander à renforcer la mobilisation citoyenne pour l'inscription dans la liste électorale et aussi vérifier l'exactitude des informations les concernant dans les registres électoraux. La CENI rappelle ainsi que la liste issue du processus de refonte actuel est celle qui sera utilisée pour les échéances électorales de l'année prochaine, en l'occurrence la présidentielle.

Dans les débats politiques actuels, ceux qui ont l'intention de s'aligner à la course à la magistrature suprême se dégagent de plus en plus. Même chez la frange de l'opposition qui réclame au préalable, une concertation nationale, les regards sont aussi tournés vers l'élection présidentielle. Dans les multiples sorties médiatiques et vociférations publiques des différentes factions pourtant, rares sont les appels à leurs partisans de s'inscrire dans la liste électorale. Séduire des électeurs et convaincre d'aller voter pour soi est le propre d'une candidature à une élection pourtant. Il faut d'abord que ces électeurs soient inscrits en bonne et due forme. Quoi qu'il en soit, la CENI pour sa part, doit mettre les bouchées doubles puisqu'il ne lui reste plus qu'un mois pour recenser près de six millions d'électeurs.

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